Thèse soutenue

Étude du système visuel ventral dans l’épilepsie du lobe temporal à partir d’une nouvelle approche en électrophysiologie
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Auteur / Autrice : Angélique Volfart
Direction : Bruno RossionValérie GoffauxJacques Jonas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 04/11/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Université catholique de Louvain (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en automatique (Nancy) - Institut de recherche en sciences psychologiques (Louvain-la-Neuve, Belgique)
Jury : Président / Présidente : André Mouraux
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Rossion, Valérie Goffaux, Jacques Jonas, Sven Joubert, Micah Murray, Olivier Collignon, Hélène Brissart
Rapporteurs / Rapporteuses : Sven Joubert, Micah Murray

Résumé

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La voie visuelle ventrale, s’étendant des régions occipitales aux régions temporales antérieures, est spécialisée dans la reconnaissance, par la modalité visuelle, des objets et personnes rencontrés au quotidien. De nombreuses études en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle se sont intéressées aux bases cérébrales de la reconnaissance visuelle. Toutefois, la susceptibilité de cette technique aux artefacts magnétiques dans les régions du lobe temporal antérieur a conduit à sous-estimer le rôle de ces régions au sein de la voie ventrale. Le but de cette thèse est de mieux comprendre les mécanismes de reconnaissance visuelle au sein du cortex ventral occipito-temporal, et notamment de clarifier la contribution des structures temporales postérieures et antérieures dans la mise en œuvre des mécanismes de reconnaissance visuelle et de mise en lien avec la mémoire sémantique. Pour cela, nous nous appuyons sur une approche multimodale combinant neuropsychologie, stimulation visuelle périodique rapide (FPVS) et enregistrements en EEG de scalp et en EEG intracérébral (SEEG), chez des participants neurotypiques et des participants épileptiques. Nous rapportons cinq études empiriques dans lesquelles nous démontrons que (1) les patients avec une épilepsie temporale antérieure (i.e., le type d’épilepsie focale le plus fréquemment concerné par une procédure en SEEG) présentent des performances typiques en discrimination individuelle de visages, (2) la stimulation électrique du gyrus fusiforme antérieur droit peut entraîner un déficit transitoire spécifique à la reconnaissance des visages, même lorsqu’aucune dénomination n’est requise, (3) le processus de discrimination de visages familiers parmi des visages inconnus sollicite l’engagement d’un large réseau de structures ventrales bilatérales incluant les régions temporales antérieures et médiales, (4) certaines structures du lobe temporal antérieur ventral gauche sont impliquées dans l’intégration d’un visage familier et de son nom en une représentation unifiée, et (5) les régions temporales antérieures ventrales bilatérales sont engagées dans la mise en œuvre de représentations sémantiques associées à des mots écrits. Dans l’ensemble, nos travaux montrent que (1) le réseau de reconnaissance visuelle s’organise le long de la voie visuelle ventrale en suivant une hiérarchisation progressive selon l’axe postéro-antérieur, au sein duquel une transition graduelle s’effectue entre représentations majoritairement perceptives et représentations sémantiques de plus en plus abstraites, et (2) les régions impliquées dans la reconnaissance visuelle sont fortement latéralisées dans les régions postérieures ventrales, et deviennent bilatérales dans les régions temporales antérieures ventrales.