Thèse soutenue

La composition et les caractéristiques de l'actionnariat dans les marchés du CCG, et leur réponse aux informations transmises : une application aux annonces des agences de notation et des Imams

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Auteur / Autrice : Turki Alshammari
Direction : Jean-Noël Ory
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 30/09/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Christophe Jean Godlewski
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Noël Ory, Sophie Nivoix, Philippe Raimbourg, Élisabeth Paulet
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Nivoix, Philippe Raimbourg

Résumé

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Nous examinons l’influence possible de la présence dominante des investisseurs individuels sur le comportement des marchés boursiers dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), en réaction aux annonces provenant des agences de notation de crédit et de celles émanant des Imams (érudits islamiques). Nous faisons notamment l’hypothèse que la langue anglaise utilisée par les agences internationales de notation de crédit (CRAs) pour publier leurs décisions ne réduirait qu'imparfaitement l’asymétrie d'information présente sur les marchés du CCG, en raison du faible niveau de connaissance de l’anglais par les investisseurs individuels. Nous supposons également que l'existence de la Charia (loi islamique) est une caractéristique essentielle, susceptible d’influer sur les décisions des investisseurs dans les pays du CCG. Par conséquent, nous suggérons qu’en Arabie saoudite, les annonces des Imams (qui classent les entreprises cotées au marché saoudien comme conformes à la charia ou non) sont susceptibles d’affecter le cours des actions et la santé financière des entreprises. Pour examiner nos hypothèses, nous construisons une enquête afin d’étudier et analyser comment les investisseurs individuels accèdent et maîtrisent l’information financière concernant le marché boursier, et comment ils interprètent les informations étrangères. Nous constatons ainsi que la majorité de ces investisseurs ont communément l’habitude de se fier uniquement aux sources arabes, et à prêter attention aux informations qu’une fois celles-ci traduites, sachant que seule une partie d’entre eux comprend la langue anglaise et semble suivre les informations à la source. Pour ce qui concerne les annonces des Imams, nous cherchons également à savoir, à travers ce questionnaire, si le facteur religieux joue un rôle dans les décisions d’investissement sur le marché boursier, et notamment dans quelle mesure le « statut religieux » conféré à une entreprise peut influer sur le souhait des investisseurs individuels de détenir, acheter ou vendre des titres. En outre, cette enquête justifiera notre postulat selon lequel le « facteur religieux » peut également impacter à plus long terme la santé financière des entreprises, dans les pays où la religion est éminemment importante. Ce qui justifierait alors notre recommandation aux agences de notation de mieux prendre en compte le « facteur religieux » dans leur processus de notation. Dans un second temps, nous appliquons une méthodologie d’étude d’événements qui nous permet de mettre en évidence des rendements anormaux positifs (négatifs) associés à des événements de notation positifs (négatifs), confirmant par là-même que les participants du marché les voient respectivement comme de bonnes (mauvaises) nouvelles. Nous postulons que le langage utilisé par les agences de notation pour publier leurs décisions peut expliquer le délai de réaction constaté, en raison du faible niveau de connaissance de l’anglais des investisseurs individuels. Pour étayer ce postulat, nous utilisons les données d’une méta-analyse précédemment réalisée, en ce qui concerne les annonces des agences de notation, pour examiner le temps de réaction du marché boursier aux décisions des agences de rating dans les pays anglophones et non anglophones. Les résultats de notre analyse confirment une réponse plus rapide et plus brève dans les pays anglophones que dans les pays non anglophones. En outre, l’étude d’évènement appliquée aux annonces des Imams sur le marché saoudien prouve l’influence du facteur religieux sur les prix des actions. Par conséquent, nous suggérons aux agences de notation internationales de communiquer leurs annonces dans la langue appropriée (et pas seulement en anglais), mais également de prendre en considération le facteur religieux dans l’évaluation des entreprises dans les zones où la religion est prépondérante, en particulier si leurs marchés financiers sont caractérisés par une forte proportion d’investisseurs individuels