Thèse soutenue

Valorisation de résidus miniers riches en fer : Conception et développement d’un procédé de production de fer électrolytique à partir de matrices complexes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Abdoulaye Maihatchi Ahamed
Direction : François LapicqueMarie-Noëlle Pons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des procédés, des produits et des molécules
Date : Soutenance le 29/05/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIMPPé - Sciences et ingénierie des molécules, des produits, des procédés, et de l'énergie (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire réactions et génie des procédés
Jury : Président / Présidente : Valérie Laforest
Examinateurs / Examinatrices : François Lapicque, Marie-Noëlle Pons, Fabrice Gros, Karine Groenen Serrano, Frédéric Goettmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabrice Gros, Karine Groenen Serrano

Résumé

FR  |  
EN

L’augmentation de la démographie mondiale (de 2,5 milliards en 1950 à 10 milliards d’habitants en 2050 selon l’Organisation des Nations Unies) entraine une augmentation des besoins en métaux. Ces métaux proviennent des mines, mais leur production à partir des minerais engendre d’énormes quantités de résidus. Ces derniers occupent de grands espaces de stockage et contiennent encore des métaux qui peuvent être extraits. La valorisation de ces résidus permettrait non seulement de réduire leurs volumes et leurs empreintes écologiques, mais aussi et surtout de produire des métaux à forte valeur ajoutée pour répondre aux besoins des nouvelles technologies. Deux types de résidus riches en fer ont été étudiés dans ce travail afin d’extraire le fer et le zinc qu’ils contiennent par électrodéposition : les boues rouges et la jarosite. Dans le premier cas, il s’agit des résidus provenant de la production de l’alumine à partir du minerai de bauxite par le procédé Bayer (procédé alcalin). Le deuxième type de résidu, la jarosite, provient de la production du zinc par le procédé « jarosite » en milieu acide. Pour ce faire, deux approches expérimentales ont été mises en place. Une électrodéposition directe dans le cas de boues rouges : les échantillons sont directement mis en suspension dans une solution de NaOH 12,5 mol/L et le fer (sous forme d’hématite et/ou de goethite) est électrodéposé sur une cathode en graphite à une température de 110°C. Pour le cas de la jarosite, une démarche différente a été mise en place : (i) une lixiviation de la jarosite en milieu acide sulfurique, (ii) une lixiviation de blende pour réduire le fer ferrique en fer ferreux et enrichir le bain en zinc, (iii) une cémentation du cuivre par une poudre de zinc et enfin (iv) une étape d’électrodéposition d’alliage fer-zinc. Dans les deux cas de résidus, plusieurs paramètres opératoires ont été testés afin d’optimiser les rendements de lixiviation, de cémentation, la qualité des dépôts et les rendements faradiques. En ce qui concerne les boues rouges, les meilleurs rendements faradiques (72%) ont été obtenus pour un ratio solide/liquide de 1/3 (g/mL), une concentration en NaOH de 12,5 mol/L, une densité de courant de 41 A/m² et une température de 110°C. Les dépôts du fer électrolytique, analysés par ICP-AES, DRX, MEB/EDX, présentent une pureté supérieure à 97% massique en fer. Pour la jarosite, les meilleurs rendements de lixiviation (en zinc et en fer étaient de 73% et 70% respectivement) ont été obtenus pour une concentration d’acide sulfurique égale à 1,5 M, un rapport solide/liquide 1/10 (g/mL) et une température de 80°C pendant 7 heures. Les essais d’électrodéposition ont permis de produire des alliages zinc –fer à différentes teneurs en fer. Les rendements faradiques obtenus dans les conditions optimales (densité de courant de 800 A/m² et une température de 20°C) étaient de l’ordre de 89%. Les résultats obtenus dans cette étude confirment la faisabilité technique d’électrodéposition du fer et d’alliage fer-zinc à partir des matrices complexe. Cela ouvre une nouvelle alternative à la valorisation des résidus miniers par la technique d’électrodéposition des métaux.