Comprendre la diversité génétique de Toxoplasma gondii au Bénin au travers de ses hôtes et de son génome : des influences humaines et environnementales
Auteur / Autrice : | Azra Hamidovic |
Direction : | Marie-Laure Dardé, Aurélien Mercier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique, épidémiologie, environnement et sociétés |
Date : | Soutenance le 17/12/2020 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Biologiques et Santé (Limoges ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Epidémiologie des Maladies Chroniques en zone Tropicale |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Ajzenberg |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Dardé, Aurélien Mercier, Gauthier Dobigny | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Aubert, Anne-Laure Bañuls |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud partagent une longue histoire d’échanges commerciaux, qui ont potentiellement été associés à des échanges de pathogènes. Nous avons utilisé Toxoplasma gondii, parasite ubiquiste par excellence dont la diversité génétique semble être structurée géographiquement, pour étudier l’influence du commerce colonial sur cette diversité en Afrique de l’Ouest. Une précédente étude au Sénégal a montré une influence claire de l’Europe sur la diversité du toxoplasme sur la côte Ouest du pays. De ce fait, nous avons décidé d’étudier la diversité génétique de T. gondii au travers d’un autre pays de l’Afrique de l’Ouest ayant eu une histoire coloniale intense, le Bénin. Pour cela, nous avons isolé des souches de T. gondii à partir d’animaux domestiques (des volailles, bons bioindicateurs de la circulation de souches dans l’environnement) mais aussi de rongeurs, proies privilégiées des hôtes définitifs, les félidés. Le génotypage par microsatellites a montré une prédominance du génotype autochtone Africa 1 sur l’intégralité du territoire béninois, hautement virulent chez certains rongeurs. Grâce à des analyses de génétique des populations sur ces souches, nous avons pu en partie imaginer l’histoire évolutive du parasite et la manière dont celle-ci a influencé la structure des populations actuelles et de leurs hôtes dans cette partie de l’Afrique. Mais la traite négrière a continué jusqu’en Amérique du Sud et l’analyse de génomes Africa 1 et de souches brésiliennes semblent suggérer qu’il y ait eu des introgressions de portions Africa 1 dans le génome des souches brésiliennes. Ceci serait le résultat de la traite négrière et aurait aujourd’hui un impact sur la virulence de ces souches et notamment sur la clinique des toxoplasmoses humaines. Les suites de ces travaux devront se pencher sur le rôle de l’immunité des rongeurs béninois face à une infection toxoplasmique, l’étude de génomes de T. gondii dans l’idée d’élucider les histoires évolutives récentes et passées du parasite et de relier cela à la toxoplasmose humaine.