Thèse soutenue

Etude de la délivrance d’antigènes dans les voies aériennes en utilisant des nanoparticules de maltodextrine lipidées

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Auteur / Autrice : François Fasquelle
Direction : Didier Betbeder
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie, Physiopathologie et Biologie systémique médicale
Date : Soutenance le 21/12/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institute for Translational Research in Inflammation - U 1286
Jury : Président / Présidente : Patrick Midoux
Examinateurs / Examinatrices : Didier Betbeder, Patrick Midoux, Hervé Hillaireau, Chantal Pichon, Philippe Loiseau, Laurent Dubuquoy
Rapporteur / Rapporteuse : Hervé Hillaireau, Chantal Pichon

Résumé

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L’administration de vaccins par voie muqueuse (orale et nasale) est une alternative efficace aux injections classiques. En effet, au-delà d’une plus grande compliance pour les patients et les soignants, ces voies ont l’avantage de déclencher une immunité dite muqueuse, grâce à la présence d’un système immunitaire propre (aussi appelé MALT pour Mucosal Associated Lymphoid Tissue). Ce MALT est situé à la surface des épithélia de revêtement. Il est différencié en îlots distinguables, les Follicular Associated Epithelium (FAE), et est constitué de cellules épithéliales spécialisées dans la surveillance et le prélèvement de pathogènes, les cellules M. Celles-ci surplombent une zone riche en cellules présentatrices d’antigènes (CPA) et lymphocytes, les Interfollicular Regions (IFR). Ainsi lors d’une infection, les cellules M sont capables de prélever et transloquer des fragments antigéniques vers les CPA, qui initieront la réponse immunitaire auprès des lymphocytes. Cette réponse se traduira par une immunité humorale et cellulaire au niveau de l’épithélium infecté, au niveau des muqueuses plus distantes, mais aussi au niveau systémique. Comme la majorité des infections se produisent au niveau des muqueuses, cette stratégie d’immunisation est de plus en plus étudiée.Si les antigènes sous-unitaires sont moins toxiques que les vaccins vivants, ils sont aussi moins immunogènes, et leur administration nécessite la présence d’un adjuvant pour stimuler efficacement les CPA et initier une réponse immunitaire forte. Or, par la voie des muqueuses, les molécules immunomostimulantes classiquement utilisées pour les voies injectables (par exemple les toxines bactériennes, le LPS ou encore certaines émulsions) sont souvent reportées comme étant toxiques. L’utilisation de systèmes de délivrance pour vectoriser les antigènes jusque dans les CPA semble donc être une alternative séduisante.On distingue deux types de vecteurs d’antigènes : les particules immunomodulatrices, et les systèmes de délivrance purs. Les premiers délivrent les antigènes dans les CPA, et en parallèle, stimulent fortement les voies pro-inflammatoires, pour orienter la balance immunitaire Th1/Th2. Parmi ces vecteurs, les plus utilisés en tests cliniques sont les virus-like particles (VLP), les émulsions à base de saponines (ISCOMs) ou les liposomes contenant des éléments bactériens (MPL, CpG…). En revanche, leur utilisation par voie muqueuse, et notamment nasale, est confrontée aux mêmes risques de toxicité que les adjuvants classiques. Les systèmes de délivrance purs, quant à eux, n’améliorent l’immunogénicité des antigènes qu’en les délivrant dans les cellules, mimant ainsi une infection naturelle. Et bien qu’ils soient mieux tolérés par les muqueuses, leur efficacité doit s’orienter vers une pénétration du mucus, ainsi qu’une association, protection et délivrance des antigènes dans les CPA bien plus performantes.Durant cette thèse, nous avons ainsi étudié les mécanismes permettant à des nanoparticules (NPs) de maltodextrine cationiques et lipidées (NPL) de délivrer des antigènes par voie nasale.Nous avons tout d’abord évalué la capacité des NPL à franchir le mucus des voies respiratoires, en comparaison avec des nanoparticules mucopénétrantes (des PLGA recouvertes de PEG, ou PLGA-PEG) et des nanoparticules mucoadhérentes (des PLGA recouvertes de chitosan, ou PLGA-CS). En mesurant le déplacement des différentes NPs dans du mucus respiratoire reconstitué, nous avons observé que, grâce à la présence du coeur de phospholipides anioniques, la NPL était capable de se déplacer dans le mucus, contrairement aux PLGA-CS qui restaient immobiles [...]