Thèse soutenue

Evaluation des stratégies médicamenteuses dans la prise en charge des arrêts cardiaques extrahospitaliers

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Auteur / Autrice : Valentine Baert
Direction : Hervé Hubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences physico-chimiques et ingénierie appliquée à la santé
Date : Soutenance le 04/11/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Etudes et de Recherche en Informatique Médicale (Lille)

Résumé

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Introduction : L’efficacité de l’adrénaline est débattue dans la littérature. Elle semblerait varier en fonction du rythme cardiaque du patient, du délai d’injection et de la dose cumulée injectée. L’objectif de cette étude est d’évaluer les stratégies médicamenteuses dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque extrahospitalier (ACEH) et notamment l’efficacité de l’adrénaline en tenant compte du rythme cardiaque du patient, du délai d’injection et de la dose cumulée injectée.Matériel et méthodes : Etude multicentrique sur les ACEH médicaux de l’adulte, réanimés par le SMUR inclus dans le registre national français sur l’ACEH (RéAC) entre 2011 et 2019. Après une analyse épidémiologique des populations et des pratiques de prise en charge, une étude sur l’efficacité de l’adrénaline selon le rythme cardiaque, le délai d’injection et la dose cumulée a été mise en oeuvre. Ainsi, chez les rythmes choquables, asystolie et rythmes sans pouls, les patients ayant reçu de l’adrénaline ont été appariés avec ceux qui n’en avaient pas reçu sur un score de propension. Ensuite, dans les groupes Adrénaline, deux stratifications ont été réalisées, une sur le délai d’injection d’adrénaline et l’autre sur la dose d’adrénaline cumulée injectée. Les taux de survie à 30 jours dans ces sous-groupes ont été comparés avec ceux du groupe Non-Adrénaline.Résultats : Nous avons inclus 31 412 patients. Une incidence annuelle de 35,70 ACEH/100 000 habitants était observée. L’adrénaline était utilisée dans 94,1% des cas, plus fréquemment chez des jeunes, à une dose médiane de 5 mg pour 5 injections. En ce qui concerne l’efficacité de l’adrénaline, quel que soit le rythme, rythme choquable, asystolie et rythme sans pouls, un effet délétère est observé avec respectivement des OR=0,118 [0,080 ;0,724], OR=0,202 [0,123 ;0,333] et OR=0,222[0,103 ;0,478]. La survie diminuait avec l’augmentation du délai d’injection d’adrénaline et de la dose cumulée injectée. Lorsque ces trois paramètres (rythmes cardiaques, délais et doses) étaient croisés, quels que soient le rythme cardiaque du patient et le délai d’injection, à des doses faibles, un effet bénéfique de l’adrénaline pouvait être observé. En revanche lorsque la dose dépasse 5 mg, quels que soient le rythme et le délai, un effet délétère est observé.4Discussion : L’utilisation de l’adrénaline semblait conforme aux recommandations en France. L’adrénaline semble plus efficace pour les asystolies que pour les autres rythmes. Cependant, au-delà de 5 mg d’adrénaline, les effets bénéfiques ne sont plus observés. Pour améliorer l’efficacité de la stratégie médicamenteuse des ACEH, les recherches sur la réduction du bolus d’adrénaline, l’utilisation d’un β-bloquant couplé à l’adrénaline ou l’utilisation de noradrénaline doivent être développées.