Thèse soutenue

Impact du diabète de type 1 sur la vasoréactivité et la variabilité de la fréquence cardiaque au repos et en réponse à l’exercice aigu

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elodie Lespagnol
Direction : Elsa Heyman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance le 08/07/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (Lille) - Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488

Résumé

FR  |  
EN

Malgré une prise en charge très fine de la maladie, s’appuyant sur l’insulinothérapie fonctionnelle, les personnes vivant avec un diabète de type 1 sont fréquemment sujettes à des épisodes hyperglycémiques et hypoglycémiques, en raison de difficultés pour adapter le traitement insulinique à de nombreux facteurs de la vie quotidienne influençant la glycémie. Ces déséquilibres glycémiques peuvent altérer, de façon précoce dans l’histoire de la maladie, la fonction vasculaire, notamment endothéliale, ainsi que la fonction autonomique cardiaque. La littérature sur la dysfonction endothéliale est très vaste mais parfois contradictoire et stipule qu’elle peut même être apparente lors de situations de la vie quotidienne comme l’exercice. Les mécanismes impliqués dans la dysfonction endothéliale à l’exercice restent inexplorés mais pourraient impliquer en partie la diminution de la production enzymatique de monoxyde d’azote (NO) et/ou une inactivation accélérée de cette molécule par le milieu pro-oxydant associé à l’hyperglycémie. Par ailleurs, l’hyperglycémie chronique, mais aussi les fluctuations aigues de glycémie, peuvent être également à l’origine de troubles de l’activité autonomique cardiaque se manifestant notamment par une diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque et d’une de ses composantes, parasympathique. Bien que l’exercice régulier soit reconnu, chez les populations non diabétiques pour améliorer le tonus parasympathique cardiaque, la problématique pour les personnes avec un diabète de type 1 réside dans la survenue d’épisodes hypoglycémiques à l’exercice qui pourraient avoir un impact négatif sur le tonus parasympathique. L’objectif de cette thèse était triple : 1) réaliser une analyse systématique de la littérature sous forme d’une méta-analyse, de la présence ou non d’une dysfonction endothéliale chez des personnes avec un diabète de type 1 comparées à des personnes sans diabète, 2) investiguer les mécanismes moléculaires sous-jacents à l’altération de la vasoréactivité musculaire à l’exercice incrémental maximal et enfin, 3) étudier l’impact d’un exercice inhabituel (i.e., prolongé et répété sur plusieurs jours) sur l’activité autonomique cardiaque chez des sportifs avec un diabète de type 1 en considérant les paramètres glycémiques. Les résultats montrent que 1) les personnes avec un diabète de type 1, pourtant encore indemnes de complications micro- et macrovasculaires à l’état clinique, présentent bien une dysfonction endothéliale précoce mais également une altération de la fonction des muscles lisses vasculaires. La dysfonction endothéliale peut être mise en évidence par différents stimuli (exercice, occlusion-reperfusion, substances pharmacologiques ou chaleur). Néanmoins, une standardisation des méthodes rendrait les résultats moins hétérogènes et aiderait au suivi des patients. 2) L’altération de la réponse microvasculaire à l’exercice pourrait provenir en partie d’une baisse de la disponibilité en L-Arginine, substrat exclusif de la synthèse enzymatique du NO ainsi qu’à une diminution d’un antioxydant plasmatique majeur, l’acide urique. En revanche, les vitamines, les thiols libres et les défenses antioxydantes enzymatiques érythrocytaires semblent normales. 3) les sportifs avec un diabète de type 1 montrent une augmentation du temps passé en hyperglycémie, et non en hypoglycémie, en réponse à la répétition quotidienne, pendant 9 jours, d’exercices prolongés d’intensité moyenne à intense. Ces épisodes hyperglycémiques ont un impact négatif sur le tonus parasympathique cardiaque nocturne des patients. Au vu des résultats, il apparait donc important de trouver des alternatives non pharmacologiques pour essayer d’améliorer ou prévenir des troubles précoces de la fonction endothéliale et de l’activité autonome cardiaque.