Valorisation de matière faiblement radioactive comme réactif dans la synthèse de matrices cimentaires
Auteur / Autrice : | Matthieu De Campos |
Direction : | Catherine A. Davy, Murielle Rivenet, Justo Garcia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie des materiaux |
Date : | Soutenance le 03/07/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UCCS - Unité de Catalyse et Chimie du Solide |
Résumé
Dans le contexte des réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP), la fabrication du combustible génère des matières faiblement radioactives sous forme d’oxydes métalliques peu réactifs et relativement denses. Ces matières, sous forme de granulats, sont actuellement entreposées car elles sont considérées comme une ressource pour la fabrication des combustibles des réacteurs nucléaires à neutrons rapides mais des études sont menées afin d’identifier d’autres voies de valorisation. Cette thèse étudie leur valorisation comme additifs dans la synthèse de matrices cimentaires (pâtes et mortiers), pour le développement de matériaux de blindage aux rayonnements ionisants, tels que les rayons γ. L’état de l’art présenté (Chapitre I) concerne la génération de cette matière faiblement radioactive dans le cycle du combustible nucléaire français, les interactions photon-matière, les matrices cimentaires étudiées, et l’utilisation de matières radioactives dans les matrices cimentaires. Le travail expérimental a exigé la mise au point préalable de méthodes de caractérisation physico-chimiques miniaturisées des matériaux actifs (Chapitre II), afin de les comparer à des formulations analogues. Pour le développement de formulations de matrices cimentaires, un ciment phospho-magnésien (MKPC) et un ciment Portland pur ont été utilisés. L’ouvrabilité, le temps de prise, les performances mécaniques en compression, la stabilité dimensionnelle, l’homogénéité de la microstructure et la tenue en température ont été optimisés. Dans le cas du ciment phospho-magnésien (Chapitre III), utilisé sous forme de pâte, la résistance mécanique dépend du rapport molaire MgO/KH2PO4. Afin d’optimiser l’intégration de la matière radioactive, il a été décidé de travailler à la stœchiométrie, bien que cette composition, sans additif, soit caractérisée par un gonflement important. L’ajout d’additifs minéraux en poudre (cendres volantes, oxydes métalliques) a permis d’inhiber le gonflement, en évitant la ségrégation de phase. L’incorporation des oxydes métalliques dans les matrices au ciment Portland sous forme de mortiers, avec un squelette granulaire (Chapitre IV), est effectuée de deux façons : soit en supplément d’une formulation optimisée, soit par remplacement volumique des parties fines du squelette granulaire. Dans les deux cas, on constate des résistances en compression supérieures à 50 MPa à 28 jours, et une bonne résistance à des températures jusqu’à près de 250°C. Une troisième voie en cours de développement est possible, qui nécessite la synthèse de granules de ciment/oxydes métalliques. Le cinquième et dernier chapitre compare les performances mécaniques et de blindage des matrices cimentaires. Il quantifie également les interactions des oxydes métalliques avec l’environnement (réactivité au contact des eaux cimentaires à température et pression ambiantes ou au-delà, essais de lixiviation). Selon les performances des deux types de matrices cimentaires développés, des utilisations différentes (encapsulation de déchets ou fonction structurelle et en température) sont possibles.