Détection ultrasensible de la toxine de ricine par des capteurs innovant à base de graphène, utilisant la spectrométrie de masse
Auteur / Autrice : | Ioana Silvia Hosu |
Direction : | Yannick Coffinier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Électronique, microélectronique, nanoélectronique et micro-ondes |
Date : | Soutenance le 11/02/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Lille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie |
Résumé
Les attaques bioterroristes sont devenues plus fréquentes ces dernières années et le large éventail d’agents bioterroristes en fait un problème important à résoudre. La ricine appartient à la famille des protéines inactivant les ribosomes (RIP). Les RIP sont des toxines biologiques, solubles dans l’eau, qui peuvent être facilement extraites de plantes (ricine de Ricinus communis et abrine d’Abrus precatorius) ou de bactéries (toxine de Shiga). La ricine est composée de deux chaînes: la chaîne A de la ricine, une N-glycosidase induisant la toxicité par élimination de l’adénine (action de dépurination) de l’ARNr 28S des sous-unités ribosomales 60S, inhibant la synthèse protéique, et la chaîne B, une lectine qui se lie aux fragments de sucre spécifiques sur la membrane extracellulaire, assurant l'absorption de la toxine. Comme ils inhibent la synthèse des protéines, en fonction de la voie d'absorption et de la dose reçue, la mort peut survenir. En l'absence de contre-mesures efficaces, les méthodes de détection de ces toxines doivent être rapides, fiables, sélectives et sans aucune ambiguïté. Les méthodes actuelles qui sont principalement basées sur des méthodes comme le SERS, l’ELISA, la Colorimétrie et la SPR ne répondent pas à toutes ces exigences. Même si la spectrométrie de masse a été utilisée pour la détection de la ricine, elle ne peut pas être réalisée sans une longue et fastidieuse préparation d'échantillon. Dans ce travail, nous avons montré comment les matériaux à base de carbone (nanomurs de carbone) pourraient être appliqués comme matériaux nanostructurés pour la détection spécifique, rapide et simple de la ricine par désorption/ionisation laser de surface pour la détection par spectrométrie de masse (SALDI-MS). Tout d'abord, l'adéquation des nanoparticules de carbone en tant que bonne surface SALDI a été initialement étudiée pour des biomolécules plus petites. En ce qui concerne les protéines, la littérature a montré qu'elles sont difficiles à ioniser et à détecter avec la méthode SALD-MS, en raison de leur grand poids moléculaire. La capacité des CNWs à désorber et à ioniser les protéines a nécessité de nombreuses étapes d’optimisation. Pour ce faire, le cytochrome C a été utilisé comme protéine modèle. Enfin, des nanomurs de carbone alignés verticalement ont ensuite été modifiés à l'aide de sucres à lectine spécifiques (galactosamine), pour la détection spécifique de la chaîne B de la ricine dans des échantillons réels, tels que des boissons sans alcool et du sérum sanguin. Nous avons obtenu une limite de détection (80 ng/0.5 μL) soit trois fois inférieure à la dose létale médiane la plus faible (DL50 = 10 μg/kg). Cette détection peut être réalisée dans les 10 min. Dans la dernière partie, des résultats préliminaires concernant la mise au point d'outils analytiques bimodaux seront présentés. Il s'agit de combinaisons telles que: SPR (résonance plasmonique de surface)-MS, SERS (Spectroscopie Raman Exaltée de Surface)-MS et EC(Électrochimie)-MS. Une attention particulière a été portée sur la SPR-MS car elle permet d’obtenir des interactions quantitatives et moléculaires en temps réel (SPR) et une identification structurelle des analytes (MS). Les méthodes de dépôt suivantes (de matériaux de type graphène) sont avérées appropriées pour la détection des protéines: la méthode de surfactant à bulle d'oxyde de graphène, le transfert par voie humide de graphène CVD et le dépôt électrophorétique de graphène.Cette thèse décrit pour la première fois le développement d'un capteur de type SALDI-MS, capable de détecter la ricine à une dose inférieure à la dose mortelle chez l'homme et d'apporter ainsi une contribution importante à la lutte contre d'éventuelles attaques terroristes. L'étude systématique de différents paramètres qui influencent ce processus LDI-MS est également présenté. Les techniques bimodales présentent des alternatives intéressantes permettant de créer des outils analytiques plus puissants.