Thèse soutenue

Violences historique, politique et esthétique chez Raharimanana et Patrice Nganang

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Auteur / Autrice : Angeline Chabi
Direction : Jean-Christophe Delmeule
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures francophones
Date : Soutenance le 30/06/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Brodziak
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Delmeule, Sylvie Brodziak, Martine Mathieu-Job, Bienvenu Koudjo
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Brodziak, Martine Mathieu-Job

Mots clés

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Résumé

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Il est des événements qui, comme des traumas, s’incrustent dans la mémoire et la prennent en otage, entremêlant les approches individuelles et collectives. L’esclavage, la colonisation, les séries de guerres et de génocides qui ont marqué le continent africain en font partie. Du tréfonds de leurs ruines respectives, l’auteur malgache Raharimanana et l’écrivain camerounais Patrice Nganang décident de réinvestir les méandres de l’Histoire. La notion de frontière disparaît, car ils se trouvent unis par le lien du sang répandu, échappant ainsi, par leurs créations, à l’enfermement spatial et temporel. S'il convient de retracer l’itinéraire d’un passé qui défie le temps, c'est pour questionner le présent et l’avenir. Comment alors dénoncer la cruauté si ce n’est par le biais d’une dynamique de la violence ? Ils optent pour une écriture de l’horreur et de l’abjection – chacun à leur manière –, dans laquelle la férocité pour l’un côtoie un humour tragi-comique pour l’autre. Une esthétique du risque et de la subversion, une « écriture-miroir » qui, en scrutant l’Homme, lui révèle son fond immonde, souvent plus animal qu’humain. Les mots expriment les maux les plus évidents, la nécrose et la névrose s’emparent des personnages et servent à témoigner des exactions et des abus de pouvoir. La folie se veut esthétique et transgressive, dans une surenchère qui provoque le ressassement, l’imbrication des récits et la vindicte. Ils proposent des œuvres renvoyant à des faits historiques, sans pour autant être des livres d’histoire, et revendiquent le droit de brouiller les pistes entre fiction et réalité ; de revenir sur les blessures antérieures pour alerter sur les hécatombes actuelles et futures. Les notions d’engagement et d’implication, même si elles se rejoignent, sont émises clairement et de façon singulière. De même que les rapports qu’ils entretiennent avec la littérature et les autres sciences humaines, suscitant de nombreuses réflexions épistémologiques, quant à la délimitation des genres littéraires, notamment.