Thèse soutenue

La peinture animalière en France au XVIIIe siècle (1699-1793) : quand l'animal devient sujet

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Auteur / Autrice : Loreline Pelletier
Direction : Patrick Michel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 10/01/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Martial Guédron
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Michel, Martial Guédron, Jean-Luc Guichet, Nicolas Milovanovic, Emmanuelle Héran
Rapporteurs / Rapporteuses : Martial Guédron, Jean-Luc Guichet

Résumé

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Il fallut attendre les premières années du XVIIIe siècle pour qu'en France, sous l'influence d'artistes flamands installés à Paris depuis près d'un demi-siècle, quelques peintres commencent à s'intéresser aux animaux. À l'heure à laquelle était rejetée la thèse cartésienne de l'animal-machine au profit d'un regard nouveau sur la sensibilité animale, et alors qu'était débattue la question de l'âme des bêtes (intimement liée aux mouvements qui les meuvent), les animaux, jusqu'alors cantonnés au rôle de simples figurants, acquirent une place nouvelle dans la peinture en France.Dans son compte rendu du Salon de 1859, Paul Mantz décrivait avec justesse comment, au XVIIIe siècle, Alexandre-François Desportes (1661-1743), Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) et Jean-Jacques Bachelier (1724-1806), surent observer les animaux et les reproduire « avec une passion, une sincérité, que leurs confrères de l'Académie ne mirent pas toujours dans leurs représentations de la figure humaine » (Mantz, GBA, 1859, t. II, p. 352). Pourtant, et malgré les nombreux travaux portant sur la représentation des animaux à travers le temps, la peinture animalière demeure encore très peu étudiée. Cette thèse n'a pas pour objet la représentation des animaux dans la peinture mais bien la peinture d'animaux – ou peinture animalière –, considérée comme un genre pictural à part entière. Au premier plan de ces compositions aux thématiques diverses où il est mis en exergue, l'animal, désormais seul sur la toile, est devenu sujet.Qu'est-ce qui unit Le Singe antiquaire (Chartres, musée des Beaux-Arts) de Chardin (1699-1779) au Portrait d'un Cavalier King-Charles (localisation inconnue) de Jean-Baptiste Huet (1745-1811) ? Comment l'Hallali de cerf (Grenoble, musée de Peinture et de Sculpture) d'Alexandre-François Desportes et l'Allégorie du Feu (Stockholm, Nationalmuseum) par Jean-Baptiste Oudry trouvent-elles une résonance commune ? C'est au prisme de la figure centrale des animaux que ces œuvres, pourtant infiniment différentes, seront appréhendées dans cette étude comme appartenant à une même catégorie picturale.En envisageant les animaux comme sujet(s) – celui des peintres et de leurs contemporains, mais aussi celui de ce travail –, et tout en interrogeant la notion fondamentale de genre pictural ainsi que la multiplicité du terme même de « sujet », cette thèse entend mettre en lumière le développement, issu d'une tradition vieille de plusieurs siècles, ainsi que la construction théorique et pratique de la peinture animalière française du XVIIIe siècle.