L’entreprise, acteur politique : Une analyse institutionnaliste d’un compromis : la troisième révolution industrielle en Hauts-de-France
Auteur / Autrice : | Benjamin Cordrie |
Direction : | Anne Fretel, Nicolas Postel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 18/12/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La thèse explore le rôle que joue l’entreprise dans la régulation des tensions que produit le capitalisme. Sous les effets déstabilisateurs de la remise en cause des régulations issues du compromis fordiste et de l’émergence de la question environnementale, on l’observe émerger comme acteur politique participant à la construction de nouvelles formes de régulation. Pour interroger ce processus, nous mobilisons la perspective institutionnaliste et pragmatique de John R. Commons. Après une relecture du concept de compromis permettant de saisir ces régulations et le rôle qu’y joue l’entreprise, la thèse s’appuie sur une enquête de terrain portant sur un projet de transition énergétique en cours en Hauts-de-France : la troisième révolution industrielle (TRI). Se basant sur le modèle proposé par Jeremy Rifkin dans son ouvrage éponyme, ce processus est lancé conjointement par le conseil régional et la chambre de commerce et d’industrie de région en 2012. Reposant principalement sur des entretiens semi-directifs (n=55) et une analyse de la littérature grise menée à l’aide du logiciel Prospéro, l’enquête examine d’abord la stratégie de réponse à la question environnementale formulée par les acteurs de la TRI. Elle repose en particulier sur un registre de justification qualifié de « technico-économique » en ce qu’il fait de la question environnementale un champ d’opportunités économiques pour les entreprises, notamment via le développement d’innovations technologiques. L’enquête montre ensuite comment, au fil du processus de construction et de structuration de ce compromis, l’entreprise en devient progressivement l’acteur politique dominant. La thèse entend ainsi contribuer à une réflexion sur l’entreprise comme institution politique du capitalisme.