Thèse soutenue

Esthétique, politique et éthique : la création littéraire dans l’œuvre romanesque de John Steinbeck

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Auteur / Autrice : Abdourahmane Diouf
Direction : Redouane Abouddahab
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations anglophones, études irlandaises, américaines, études culturelles
Date : Soutenance le 27/11/2020
Etablissement(s) : Le Mans
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Langues, littératures, linguistique (Le Mans) - Langues- Littératures- Linguistique des universités d'Angers et du Mans / 3L.AM
Jury : Président / Présidente : Eliane Elmaleh
Examinateurs / Examinatrices : Elisabeth Bouzonviller, Eléonore Lainé-Forrest, Marie-Agnès Gay
Rapporteurs / Rapporteuses : Elisabeth Bouzonviller, Eléonore Lainé-Forrest

Résumé

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Les œuvres de John Steinbeck ne sauraient être réduites à une sèche catégorisation d’ordre esthétique ou idéologique. On les étudie souvent à la croisée de styles bariolés qui s’entremêlent et se heurtent, pour pouvoir appréhender derrière les variétés le substratum de l’œuvre. L’enjeu de cette thèse est d’étudier le lien entre esthétique, politique et éthique en partant non plus des positions politiques de l’écrivain mais des œuvres elles-mêmes, pour analyser les manières dont ces notions peuvent s’éclairer de manière dynamique et progressive au fur et à mesure que l’œuvre se déploie sur quatre décennies. En passant du roman lyrique et picaresque au roman social (particulièrement Tortilla Flat et la trilogie des « Dust Bowl Novels » : In Dubious Battle, Of Mice and Men et The Grapes of Wrath), John Steinbeck laisse se construire dans son œuvre une critique politique fondée sur la remise en cause de la linéarité du discours narratif. Tout comme la forme du discours, le « contenu » narratif véhicule et développe une vision politique qui substitue au Rêve américain et son « Melting Pot » utopique, une structure sociopolitique plus réaliste où l’on perçoit « deux classes » opposées, en vertu du système de domination capitaliste. Steinbeck a re-travaillé le genre romanesque pour y laisser se développer une vision à la fois providentielle, humaniste et anticapitaliste. En mettant à l’épreuve les notions d’intrigue, de protagoniste (ou « héros ») et de temporalité, il a inscrit cette critique politique au cœur même de l’écriture, invitant ses lecteurs à porter un nouveau regard sur ses œuvres des années 1930-50, davantage « politiques », et sur les liens entre modernisme, engagement politique et écologie. Même si certains de ses ouvrages sont radicalement contestataires, il n’en demeure pas moins qu’il a eu recours constamment au mythe des origines. Ce recours aux pensées mythiques des textes américains fondateurs joue un rôle de trait d’union lui permettant de déconstruire littérairement les discours politiques dominateurs de sa société.