Thèse soutenue

Développement d'un microscope confocal pour la polarimétrie des nanostructures semi-conductrices

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Auteur / Autrice : Meryem Benelajla
Direction : Bernhard Urbaszek
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 03/11/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Matière (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LPCNO-IRSAMC - Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-Objets - Laboratoire de physique et chimie des nano-objets / LPCNO
Jury : Président / Présidente : Vincent Paillard
Examinateurs / Examinatrices : Bernhard Urbaszek, Jean-Jacques Greffet, Olivier Krebs, Isabelle Philip, Khaled Karrai
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Jacques Greffet, Olivier Krebs

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La microscopie confocale est un outil d'imagerie essentiel pour les systèmes biologiques, en physique du solide et en nano-photonique. L'utilisation d’un tel microscope permet de réaliser des mesures de fluorescence résonante, où la lumière émise a la même longueur d'onde que la source. Ces mesures difficiles sont menées en condition de polarisation croisée linéaire, rejetant la lumière laser du détecteur. Dans ce travail, nous expliquons pour la première fois les mécanismes physiques du taux de rejet de polarisation élevé encore inexpliqué qui rend possible les mesures de fluorescence résonante. Nous montrons à la fois dans l'expérience et la théorie que l'utilisation d'une surface réfléchissante (le séparateur de faisceau et les miroirs) placée entre deux polariseurs en combinaison avec un arrangement confocal explique le taux d'extinction géant de 10^8 et au-delà. Nous illustrons la transformation modale du faisceau gaussien polarisé. Nous trouvons un «trou» d'intensité dans le faisceau réfléchi dans ces conditions. Nous interprétons cela comme une manifestation de l'effet Imbert-Fedorov. Nous confirmons ces résultats pour une grande variété de miroirs et polariseurs disponibles dans le commerce, permettant leur mise en œuvre pratique dans de nombreuses expériences. Par la suite, nous avons exploré un aspect plus fondamental de l'optique pour tester notre modèle. Le décalage d'Imbert-Fedorov, également connu comme l'«effet de spin-hall de la lumière», a d'abord été mesuré pour un faisceau laser de lumière polarisée circulairement dans un prisme de verre en condition de réflectivité interne totale. En fonction de la chiralité de sa polarisation, la trajectoire d'un faisceau polarisé circulairement se déplacera au-dessus ou au-dessous du plan de réflectivité lorsqu'il est réfléchi sur une surface. Ce décalage est dû au couplage spin-orbite de la lumière à chaque réflexion et est normalement très petit, typiquement, plusieurs ordres de grandeur plus petits que la longueur d'onde du photon. Pour cette raison, il était auparavant nécessaire d'utiliser des schémas de détection complexes limitant les investigations expérimentales. Ici, nous rapportons une nouvelle méthode pour mesurer et illustrer ce décalage basée sur une technique de polarisation croisée en champ sombre dans un arrangement confocal. Dans cette configuration, la majorité des photons réfléchis par le miroir qui ne contribuent pas au décalage sont filtrés. Les photons minoritaires possèdent la chiralité appropriée pour le couplage spin-orbite permettant ainsi le grossissement du décalage de plusieurs ordres de grandeur. Nous avons vérifié que le décalage hors plan d'incidence mesuré de cette manière est une conséquence directe de la conservation du moment cinétique total. En se basant sur notre modèle dérivé en première partie, nous avons vérifié expérimentalement que le décalage augmente de manière significative en diminuant l'angle d'incidence, ceci, à notre connaissance, est un nouveau régime qui n'a pas été exploré. Le modèle montre un excellent accord avec nos mesures effectuées sur un mirror métallique. En particulier, le modèle révèle un régime d'angle d'incidence inférieur en dessous duquel l'approche simpliste de la quasi-onde plane mène à une divergence non physique du décalage. Dans un tel régime, notre modèle élimine cette divergence de décalage et prédit une transformation modale des photons minoritaires réfléchis vers le mode Hermit-Gaussien supérieur suivant d'une manière similaire à celle explorée dans la première partie de ce travail. Les premières données indiquent la transition vers un tel régime. Enfin, ces travaux ouvrent la voie à la conception méthodique de microscopes à fluorescence résonante laser sensibles à extinction de fond extrême, pour une large gamme d'applications en optique quantique et en physique du solide. Les méthodes développées ici peuvent également être appliquées pour mesurer les propriétés optiques des matériaux.