Thèse soutenue

Contribution de la convection profonde à l’intensification des cyclones méditerranéens

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Auteur / Autrice : Stavros Ntafis
Direction : Chantal Claud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie, mécanique et énergétique
Date : Soutenance le 14/12/2020
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Laboratoire de météorologie dynamique (Palaiseau ; 1968-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Drobinski
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Claud, Nadia Fourrié, Jean-Pierre Chaboureau, Heini Wernli, Mario Marcello Miglietta, Konstantinos Lagouvardos
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadia Fourrié, Jean-Pierre Chaboureau

Mots clés

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Résumé

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Le rôle de la convection profonde dans l’intensification des cyclones subtropicaux méditerranéen est examiné dans le cadre de cette thèse. Alors que la plupart des cyclones méditerranéens présentent un cycle de vie barocline typique, où la cyclogenèse est principalement déclenchée par les perturbations situées dans la haute troposphère, le rôle de la convection profonde sur le développement des cyclones été jeu abordé jusqu’ici. Afin d'étudier la contribution de celle-ci sur l'intensification de neuf médicanes entre 2005 et 2018, l'accent a été mis sur le bassin méditerranéen central et oriental moins étudié, que ceux de la Méditerranée occidentale.Dans une première partie, la relation entre la convection profonde et la formation et l'intensification des cyclones est étudiée à l'aide de techniques de télédétection par une approche multi-satellites en utilisant des observations dans l’infrarouge et les micro-onde. Des observations provenant des radiomètres micro-ondes AMSU-B et MHS volant à bord de plusieurs satellites opérationnels (NOAA16 à NOAA19; MetOpA / B), ainsi que l'imageur visible et infrarouge SEVIRI installé à bord des satellites géostationnaires Meteosat-8 à 11 ont été utilisées. Les canaux humidité sondant autour de 183 GHz des capteurs AMSU / MHS et les canaux infrarouges de SEVIRI ont été utilisés pour détecter la convection profonde durant le cycle de vie des médicanes. De plus, le cisaillement vertical du vent et l'inclinaison du vortex ont été calculés en utilisant les réanalyses ERA5 afin d’étudier l'évolution de la structure du cyclone. Les résultats fournissent des informations inédites sur les relations entre la convection profonde et l'évolution des cyclones : ainsi il est montré que seule une fraction des cyclones étudiés subissent une activité convective intense près de leurs centres et qu’une convection profonde persistante dans les secteurs où le cisaillement est positif mène à des périodes d'intensification. L'activité convective des secteurs où le cisaillement est négatif n'est pas liée à des périodes d'intensification, tandis que les structures de courte durée de type ouragans se développent uniquement pendant l'activité convective symétrique ce qui peut conduire à une intensification des cyclones dans certains cas. En raison de ces comportements variés, les neuf médicanes étudiés ont été groupés en trois familles en fonction des caractéristiques de leur cycle de vie.Dans un deuxième temps, pour aborder l'impact de la thermodynamique à fine échelle en lien avec la convection profonde et expliquer l'activité convective observée, une modélisation atmosphérique a été effectuée. Pour cela on a utilisé le modèle de recherche et de prévisions météorologiques WRF à une résolution spatiale fine (3 km). Les simulations numériques ont été forcées par les réanalyses ERA5. Pour tenir compte des effets de la libération de chaleur latente pendant la convection profonde, des traceurs de vorticité potentielle (PV). De plus, une version modifiée de l'équation de tendance de pression a été utilisée pour post-traiter les résultats numériques afin d'étudier la dynamique atmosphérique liée à six médicanes. Les résultats ont montré que les changements d'intensité des cyclones n'étaient que partiellement expliqués par l'activité de la convection profonde, les facteurs principaux étant les champs de PV diabatique de basse couche induits et le chauffage diabatique. L'environnement barocline dans lequel ces cyclones se sont développés présentait finalement très peu de similitudes avec les cyclones tropicaux. Les résultats numériques appuient en partie notre hypothèse issue du travail mené sur les observations selon laquelle les médicanes feraient bien partie de la famille des cyclones méditerranéens, mais qu’ils possèdent également certaines caractéristiques particulières, à savoir la contribution des processus diabatiques et barocliniques lors de leur développement et au stade mature.