Thèse soutenue

Relations entre le risque d'odeur de verrat et les caractères d’intérêt chez le verrat et le porc charcutier

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Auteur / Autrice : Claire Dugue
Direction : Catherine Larzul
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génétique Physiologie et Systèmes d'Élevage (Castanet-Tolosan, Haute-Garonne ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Fabre
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Larzul, Lotta Rydhmer, Isabelle Louveau, Jean-Pierre Bidanel
Rapporteurs / Rapporteuses : Lotta Rydhmer, Isabelle Louveau

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En Europe, la majorité des porcs charcutiers mâles sont castrés chirurgicalement. Cette pratique est très ancienne, on retrouve des traces de castration dès la préhistoire et tout au long de l’histoire écrite. Les buts initiaux de la castration sont multiples : elle permet de diminuer les risques d’odeur de verrat et de comportements agonistes ou de monte, d’augmenter le dépôt de tissus adipeux, de gérer la reproduction des animaux et de faciliter leur manipulation. De nos jours, certaines de ces problématiques ne sont plus d’actualité. On recherche une viande plus maigre et généralement les animaux sont abattus trop jeunes pour poser des problèmes de reproduction indésirables. De plus le bien-être animal et l’impact environnemental sont devenus des préoccupations majeures en élevage. La castration des porcelets est une atteinte au bien-être animal et les porcs castrés ont une moins bonne efficacité alimentaire ce qui augmente la quantité d’aliments requis à leur élevage et les quantités des rejets. La castration est donc remise en question et les instances dirigeantes à l’échelle nationale ou européenne promeuvent l’arrêt de cette pratique. L’arrêt de la castration et l’élevage de mâles entiers impliquent une augmentation du risque d’odeur de verrat et des comportements agonistes. L’odeur de verrat est un défaut de qualité de viande majeur causé principalement par deux molécules : l’androsténone et le scatol. Les comportements agonistes peuvent être responsables de lésions et d’atteintes au bienêtre animal. L’androsténone étant un stéroïde très héritable, une sélection pour diminuer les risques d’odeur de verrat est possible. Cependant l’androsténone se mesure dans le tissu adipeux, un tissu difficile à obtenir sur animal vivant, et est long et couteux à analyser. L’oestradiol plasmatique, plus facile à prélever et à mesurer, a été proposé comme proxy de l’androsténone. La synthèse de l’androsténone est également liée à la synthèse d’autres stéroïdes impliqués dans la croissance, la mise en place et le maintien des capacités de reproduction, de la libido et des comportements agonistes. Une sélection contre l’androsténone est non seulement compliquée et couteuse à mettre en place, mais elle pourrait dégrader les performances des animaux. Le but de cette thèse est d’une part de confirmer la possibilité d’utiliser l’oestradiol plasmatique comme proxy de l’androsténone et d’autre part d’estimer les effets d’une sélection contre l’odeur de verrat sur les performances des porcs charcutiers et des verrats et la fréquence des comportements agonistes. L’étude des paramètres génétiques entre l’androsténone,l’oestradiol plasmatique et des caractères de performances des porcs charcutiers a confirmé que l’oestradiol plasmatique pouvait servir de proxy de l’androsténone et a montré qu’une sélection contre l’androsténone (ou l’oestradiol) diminuerait la fréquence des comportements agonistes et aurait des effets neutres à favorables sur les caractères de croissance, d’efficacité alimentaire et de qualité de viande pour les porcs charcutiers. Les études réalisées sur des verrats en station expérimentale ou en centres d’insémination commerciaux suggèrent qu’une sélection contre l’androsténone ou l’oestradiol n’aurait pas d’effets défavorables sur les caractéristiques de la semence, la libido et la durée de carrière des verrats. Des études génétiques à plus large échelle et intra type génétique permettraient de confirmer ces premiers résultats. En conclusion, ce travail de thèse suggère qu’une sélection contre l’androsténone en utilisant l’oestradiol plasmatique comme proxy est possible et qu’elle aurait des effets globalement favorables sur les performances des porcs charcutiers et des verrats et sur la fréquence des comportements agonistes.