Thèse soutenue

Etude numérique et expérimentale à l’échelle pilote de l’injection d’hydrogène dans le sodium liquide par perméation à travers une membrane de nickel

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Auteur / Autrice : Pietro Brazzale
Direction : Xuân-Mi MeyerXavier Joulia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 12/11/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie chimique (Toulouse ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Pierrette Guichardon
Examinateurs / Examinatrices : Xuân-Mi Meyer, Xavier Joulia, Éric Favre, Giulia Bozzano, Christian Latgé, Thierry Gilardi, Remy Dupraz
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Favre, Giulia Bozzano

Résumé

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Dans le cadre des Réacteurs à Neutrons Rapides refroidis à Sodium (RNR-Na), le contrôle de la contamination du tritium dans les circuits sodium et la maitrise de sa diffusion dans l’atmosphère est fondamentale. Afin de piéger et récupérer le tritium, il est nécessaire de maintenir une quantité minimale d’hydrogène dissous dans le sodium liquide. L’injection d’hydrogène par perméation à travers une membrane dense de nickel a été proposée afin de fournir un apport d’hydrogène continu au flux de sodium liquide et obtenir la concentration en hydrogène souhaitée. Des membranes de nickel similaires ont été conçues dans le passé pour les RNR-Na (hydrogènemètres), mais un manque de connaissance et d’applications demeurent en ce qui concerne l’injection d’hydrogène par perméation. Dans cette étude, un nouveau prototype de perméateur a été conçu et testé expérimentalement à l’échelle pilote dans un circuit sodium expérimental, sous différentes conditions opératoires (température : 375°C-450°C; pression partielle d’hydrogène à l’alimentation : 5 kPa-28 kPa). Un système métrologique dédié a été élaboré, basé sur la chromatographie appliquée au gaz rétentat et couplé à la détection d’hydrogène dans le sodium via un hydrogène-mètre associé à un spectromètre de masse. Il fournit une estimation précise du flux de perméation d’hydrogène transféré de la phase gaz au sodium liquide. Des tests ont été menés en configuration gaz-vide et gaz-sodium : dans les deux cas, le flux de perméation dépend linéairement de la racine carrée de la pression partielle d’hydrogène en alimentation jusqu’à 20 kPa, démontrant ainsi que, dans cet intervalle, le processus est limité par la diffusion de l’hydrogène à travers la membrane de nickel. En particulier, la présence du sodium dans le côté perméat ne semble pas avoir d’influence significative sur le transfert de masse de l’hydrogène. Les résultats, comparés avec la loi théorique de la perméation, fournissent un coefficient de perméabilité expérimental, spécifique à la géométrie et à la configuration du prototype. La comparaison avec les résultats de la littérature, concernant des petits échantillons de nickel, révèle dans cette étude des coefficients de perméabilité légèrement plus élevés ainsi qu’une énergie d’activation plus faible. Cela pourrait s’expliquer par des phénomènes ayant lieu dans le réticule cristallin de la membrane, probablement liés à la déformation à froid subie lors de sa fabrication, avec un impact sur la perméation. Globalement, le processus expérimental a été validé avec succès tout en démontrant la faisabilité de cette application à l’échelle pilote. Un modèle analytique 1D a été développé avec une approche multi-physique, afin d’établir le transfert de masse radial de l’hydrogène à travers les trois domaines physiques : gaz, nickel et sodium liquide. Il utilise des corrélations de référence pour le transfert de masse convectif dans la phase gaz et sodium en géométrie tubulaire, la loi de Sieverts pour les équilibres H-Ni et H-Na, la loi de Richardson pour la perméation de l’hydrogène à travers la membrane de nickel, considérée limitée par la diffusion. Des simulations CFD, réalisées dans une géométrie 2D axisymétrique avec Comsol-Multi-physics, ont fourni une meilleure compréhension des phénomènes de transport ayant lieu et ont confirmé les résultats obtenus par le plus simple modèle 1D sous certaines conditions, spécifiques au prototype expérimental. En conclusion, l’activité expérimentale a montré un bon accord avec le modèle 1D et les simulations CFD tout au long de l’intervalle de température et jusqu’à des pressions partielles d’hydrogène de 20 kPa. En rassemblant les éléments expérimentaux et numériques obtenu par cette étude, une loi constituée d’une simple équation a été définie pour décrire les performances du prototype afin d’aider l’activité de conception de cette application à l’échelle industrielle.