Thèse soutenue

Structure et rhéologie de colloïdes anisotropes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Vincent Labalette
Direction : Yannick Hallez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 24/07/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie chimique (Toulouse ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Éric Climent
Examinateurs / Examinatrices : Yannick Hallez, Hugues Bodiguel, Emanuela Bianchi, Jeffrey F. Morris, Seto Ryohei
Rapporteurs / Rapporteuses : Hugues Bodiguel, Emanuela Bianchi

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les argiles colloïdalles sont des phillosilicates d’hydrure de magnésium (ou d’aluminium) pouvant, de part des substitutions isomorphiques, acquérir une charge négative structurale compensée par la présence de cations au niveau de l’espace interfoliaire ou en surface même du colloïde. Ces nanoparticules ont une forme de palet avec un rapport de forme pouvant varier entre 20 et 100. Lors de leur mise en suspension, les colloïdes s’hydratent provoquant ainsi leur gonflement et le relargage des cations. Les groupements hydroxyles présents en bordure des argiles sont extrêmement dépendants du pH et peuvent ainsi générer une charge de bord positive à bas pH, ou négative à pH élevé. Ainsi les argiles colloïdales en suspension présentent à la fois une anisotropie de forme et de charge. Ces caractéristiques confèrent aux dispersions d’argile des propriétés optiques (argiles ocreuses), mécaniques (fabrication de tuile, enduit) ou même nettoyantes (pouvoir dégraissant) intéressantes. Bien qu’étudié depuis de nombreuses années, le comportement des argiles en suspension reste controversé. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette thèse dont l’objectif est de proposer un modèle de simulation « gros-grains » de particules présentant une anisotropie à la fois structurale et de charge et ainsi d’étudier le comportement à l’équilibre et hors équilibre d’une suspension de particules anisotropes. Contrairement au modèle Monte-Carlo habituellement utilisé pour modéliser le comportement à l’équilibre d’une suspension de particules anisotropes, le modèle présenté ici tient compte des interactions hydrodynamiques et permet ainsi d’étudier la dynamique du système, que ce soit lors de la formation de structures à l’équilibre ou suite à l’application de force de cisaillement. Les particules sont modélisées à l’aide d’agrégats de sphères liées entre elles par des ressorts, ou contraintes à un mouvement de corps rigide via les équations de la mécanique du solide. La dynamique des agrégats est étudiée à l’aide du code de simulations de type Accelerated Stokesian Dynamics (ASD) et les interactions électrostatiques modélisées suivant le principe d’additivité de paires avec un potentiel de Yukawa. L’implémentation du modèle à « gros-grain » de particules anisotropes dans le code ASD a ainsi permis d’étudier les structures à l’équilibre et sous écoulement de particules présentant des caractéristiques communes avec la Laponite, une smectite de type 2:1 largement étudiée expérimentalement et numériquement dans la littérature. Dans ce manuscrit, des études concernant ces particules anisotropes sont présentées pour différentes fraction volumique et portées d’interactions électrostatiques. La dynamique de formation des structures au repos (Wigner glass, gel, overlapping coin...) ainsi que leurs évolutions sont discutées. Enfin, la réponse rhéologique de ces structures lors de l’application d’un écoulement cisaillant est étudiée, mettant en lumière l’importance du ratio entre les forces électrostatiques et hydrodynamiques au sein de la dynamique du système. Pour des structures initialement percolées, la réponse du stress à la déformation du système dépend de la microstructure initiale aux temps courts, et possède un comportement rhéofluidifiant ainsi qu’une viscosité finale indépendants de la microstructure initiale.