Thèse soutenue

Analyse mathématique, modélisation et simulations de dynamique de populations microbiennes

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Auteur / Autrice : Vincent Quedeville
Direction : Rodney O. FoxJérôme Morchain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Dynamique des fluides
Date : Soutenance le 04/06/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Laroche
Examinateurs / Examinatrices : Rodney O. Fox, Jérôme Morchain, Laurent Boudin, Magali Ribot, Philippe Villedieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Boudin, Magali Ribot

Résumé

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La physiologie d’organismes unicellulaires est la conséquence d’un métabolisme central dont le bilan entrée-sortie témoigne à la fois de la richesse du milieu de culture des cellules et de leur état propre. Lorsque des bactéries sont cultivées dans un fermenteur biologique alimenté en un point, transportées dans un écoulement turbulent, elles doivent composer avec des gradients de concentration tout au long de leur séjour dans le réacteur. Simuler cette physique dans une démarche de modélisation multi-échelle nécessite de prendre en compte les lois, bien connues, de l’hydrodynamique, mais aussi de la biochimie des cellules, laquelle est encore assez mal comprise à l’heure actuelle. De plus, le coût prohibitif des expériences numériques impose de réduire les modèles afin de limiter la durée des calculs à quelques semaines. Dans ce contexte, l’attention a été portée sur la phase biologique. La dynamique de la population bactérienne est donnée par une équation intégro-différentielle de transport-rupture dans l’espace des propriétés internes des particules. Le choix des variables les plus à-propos est d’une importance capitale pour rendre compte au mieux de l’évolution temporelle de l’état des cellules au cours de leur trajectoire dans le fermenteur, laquelle est assimilable à un processus markovien. La longueur des micro-organismes rend compte de leur morphologie et leur progression dans le cycle cellulaire, et la vitesse d’assimilation du substrat environnant du transfert de matière avec la phase liquide. La résultante en est le calcul des flux d’entrée dans le métabolisme central des organismes dont les sorties sont les vitesses apparentes d’allongement et, en cas de sur-assimilation, mobilisation de réactions périphériques de combustion de l’excès de matière organique. Outre leur histoire propre, les rendus métaboliques des individus peuvent être impactés par la disponibilité du substrat à leur voisinage, laquelle résulte de l’alimentation et de l’état de mélange du réacteur. Les variables d’état sont à support compact, ce qui soulève la question du caractère bien posé du problème mathématique, de même que résoudre une EDP sur un borné est traditionnellement plus difficile que dans ℝ^n, n∈ℕ. Il est montré que la solution de Malthus de l’équation de transport-rupture est de classe C¹ dès que la fragmentation l’emporte sur la croissance des cellules près du bord droit du support de la distribution en taille. Dans l’ensemble, la solution est continue à chaque instant dans l’espace des états. Ces résultats autorisent la mise en place d’algorithmes de résolution (dans ce travail, par méthodes de Monte- Carlo, Volumes Finis et Quadrature de MOMents) du problème bien posé, lesquels sont exploités pour simuler cinq expériences de génie biochimique dont les conclusions sont détaillées dans la littérature.