Révéler par l’art les enjeux politiques et matériels de l’économie : la monnaie, la dette, le profit et la valeur vus à travers les matières premières dans trois performances de Marta Minujín (1985, 1996, 2017)
Auteur / Autrice : | Raphaelle Occhietti |
Direction : | Laurence Bertrand-Dorléac, Olivier Asselin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, spécialité Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 26/08/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Suzanne Paquet |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Bertrand-Dorléac, Olivier Asselin, Marie Fraser, Christine Ross, Analays Alvarez Hernandez | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Fraser, Christine Ross |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse revisite certains grands thèmes associés à l’économie à travers des analyses d’œuvres d’art. Nous proposons de mettre en question l’image, très souvent relayée en histoire de l’art, d’une économie actuelle essentiellement abstraite et détachée des conditions politiques. Dans un premier temps, nous revenons sur la définition même de l’économie. Nous identifions certains principes théoriques servant de légitimation aux discours qui entretiennent l’idée d’une neutralité des objectifs économiques. Puis nous construisons un cadre théorique à la croisée de plusieurs courants de pensée en sciences humaines et sociales, afin d’inscrire la vision de l’économie dans des dimensions politiques et matérielles. Nous réalisons ensuite une analyse de trois performances de l’artiste argentine Marta Minujín. Nous suivons l’artiste quant à l’importance qu’elle accorde aux matières premières, qui deviennent ainsi notre principal moyen d’enquête et de réflexion. Afin de renouveler la vision de l’économie à travers l’analyse d’œuvres d’art, nous conjuguons des comparaisons iconographiques inédites avec une mise à jour de la compréhension des contextes historiques, reposant notamment sur la récente littérature en analyse des systèmes-monde et en économie écologique, et nous présentons des réflexions abouties sur plusieurs concepts majeurs du fonctionnement économique, tels que la monnaie, la dette, le profit et la valeur. Nous montrons ainsi la polysémie du dispositif mis en place par l’artiste, et sa capacité à révéler des dynamiques politiques, territoriales et matérielles récurrentes qui soutiennent le fonctionnement de l’économie. Nous explorons comment les œuvres renversent la hiérarchie habituelle des subordinations économiques, et comment elles en débusquent les origines et les prolongements jusqu’à ce jour. Nous voyons également comment les performances de Marta Minujín pointent et confrontent les arrangements consensuels qui garantissent l’enrichissement économique.