Militer en minorité ? Le ''secteur juif'' du Parti communiste français de la Libération à la fin des années cinquante
Auteur / Autrice : | Zoé Grumberg |
Direction : | Claire Andrieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 02/12/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Lazar |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Andrieu, Audrey Kichelewski, Lisa Moses Leff, Isabelle Sommier, Jean Vigreux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Audrey Kichelewski, Lisa Moses Leff |
Mots clés
Résumé
À travers l’étude du secteur juif du Parti communiste français (PCF) et de ses militant(e)s - des Juifs yiddishophones originaires d’Europe centrale et orientale - entre 1944 et la fin des années cinquante, cette thèse propose trois questionnements. Elle interroge d’une part le rôle de l’engagement politique et du PCF dans l’intégration des immigrés et des minorités en France et dans la réintégration des Juifs en France après la Shoah. Elle étudie d’autre part le rôle central des Juifs communistes yiddishophones dans la reconstruction de la vie juive française après le génocide. À cet égard, elle cherche à s’émanciper du débat qui tend à voir les Juifs communistes comme des calculateurs politiques dont le but serait avant tout de diffuser et d’appliquer la politique du PCF dans le monde juif ou, au contraire, comme des passionnés de culture yiddish dont l’engagement au PCF serait secondaire. Au moins jusqu’aux années cinquante, les Juifs communistes du secteur juif du PCF parviennent à concilier la propagande communiste avec la défense des intérêts des Juifs. Les premières années de guerre froide et la politique soviétique vis-à-vis des Juifs les mettent toutefois face à leurs contradictions. Ces années sont celles de leur marginalisation dans le monde juif français, qui ne peut accepter le silence des Juifs communistes sur « l’antisémitisme rouge ». Enfin, à travers le suivi des trajectoires d’un corpus de 26 militant(e)s, cette thèse questionne l’engagement, les carrières militantes et les identités sociales des Juifs communistes. L’approche par les trajectoires permet de questionner l’impact des variations des identités sur l’engagement politique et sa perpétuation.