Thèse soutenue

Le paradoxe du gender gap : citoyenneté, renouvellement générationnel et évolution des inégalités de genre dans la participation politique en Europe de l'Ouest (1981-2016)

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Auteur / Autrice : Anja Durovic
Direction : Nonna MayerVincent Tiberj
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Doctorat en Science politique, spécialité Sociologie politique comparée
Date : Soutenance le 13/11/2020
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Achin
Examinateurs / Examinatrices : Nonna Mayer, Vincent Tiberj, Frédéric Gonthier, Éléonore Lépinard, Laura Morales Díez de Ulzurrun, Hilde Coffe
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Gonthier, Éléonore Lépinard

Résumé

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La recherche sur les écarts de participation politique selon le genre manque d'analyses longitudinales et comparatives examinant si, où et pourquoi les inégalités participatives entre les genres ont varié au fil du temps. Cette thèse vise à combler cette lacune en adoptant un cadrage théorique dynamique, croisant études de genre et travaux sur la participation politique, et un design de recherche qui compare à la fois (i) différents types de participation politique (participation aux élections nationales, à des activités institutionnelles, à des manifestations et à des pétitions), (ii) neuf pays d’Europe de l’ouest, sur une période de 35 ans, en s’appuyant sur des analyses quantitatives des enquêtes EVS (1981-2008) et ESS (2002-2016). Les résultats indiquent que les écarts entre femmes et hommes ont évolué au fil du temps, qu’ils se sont réduits et parfois inversés selon le mode d’action, et de manière différente selon les pays. La thèse montre que cette évolution paradoxale des inégalités de genre dans la participation politique est majoritairement due aux effets genrés de l’appartenance générationnelle qui influence le niveau de participation politique chez les femmes et les hommes, mais de manière différente selon le type d’action étudié. De manière générale, l’ampleur des gender gaps de la participation diminue parmi les cohortes les plus récentes, du fait des différences générationnelles en termes d’éducation, de religiosité, de politisation ou des effets négatifs et durables du retard dans l’accès des femmes à la citoyenneté politique. La thèse révèle que la diminution des gender gaps dans les formes de participation coûteuses en termes de temps et de ressources parmi les plus jeunes cohortes n’est pas due à un plus fort engagement des femmes mais à une participation en baisse des hommes, qui, dans certains pays, s’expliquent par les écarts du niveau de syndicalisation entre générations.