Thèse soutenue

Homopoliticus : socialisation politique et construction du rapport au politique des gays et lesbiennes en France

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Auteur / Autrice : Mickaël Durand
Direction : Florence Haegel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique, spécialité Sociologie politique comparée
Date : Soutenance le 30/06/2020
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nonna Mayer
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Achin, Bruno Perreau, Muriel Darmon, Wilfried Rault
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Achin, Bruno Perreau

Résumé

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Cette thèse cherche à comprendre comment l’homosexualité contribue à la socialisation politique des individus. Elle considère à la fois la construction de l’appartenance homosexuelle et celle du rapport de l’individu à la politique, entendu comme rapport au monde social et à la politique institutionnelle. L’enquête se fonde sur un corpus de 90 entretiens approfondis alliant récit de vie et entretien compréhensif. Le recrutement repose sur un principe de diversification poussée du point de vue du genre, de la race, de la religiosité, de la classe sociale. Ce travail souligne d’abord l’importance du décalage produit par l’hétéronormativité du monde social à l’aide de la notion de « socialisation (primaire) ratée ». Il met en lumière quatre formes d’appartenance homosexuelle (affirmée, conformée, déconscientisée, ghettoïsée) qui mettent en jeu le rapport de l’individu au genre, à la visibilité homosexuelle, et le sentiment d’appartenance. Le rapport plus ou moins conflictualisé au monde social apparaît fondamental de ces formes de l’appartenance, et sont interprétées au travers d’une logique dite de compensation sociale. Enfin, la thèse contribue à expliquer l’orientation politique des homosexuel.e.s en montrant l’imbrication entre socialisations politiques primaire et secondaire, et souligne que le positionnement à gauche des homosexuel.le.s repose sur un mécanisme de cohérence, alors qu’il repose sur un mécanisme de hiérarchisation des appartenances sociales à droite. La thèse soutient alors que l’ancrage plus fort à gauche des gays et lesbiennes en tant que groupe - ou sexuality gap - repose sur les mécanismes de transformation politique par l’homosexualité.