Thèse soutenue

« La recherche de la vérité » : recensements et statisticiens dans l’Espagne du XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Mathieu Aguilera
Direction : Jean-François ChanetJuan Pro Ruiz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 20/06/2020
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Universidad autonóma de Madrid
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Paul-André Rosental
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Chanet, Juan Pro Ruiz, María Cruz Romeo Mateo, Morgane Labbé, Martine Mespoulet, Juan Pan-Montojo
Rapporteur / Rapporteuse : María Cruz Romeo Mateo, Morgane Labbé

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose une histoire politique, sociale et intellectuelle du recensement de la population dans l’Espagne péninsulaire et ultramarine du XIXe siècle (1812-1910). Elle retrace en premier lieu les étapes de l’institutionnalisation de la statistique administrative et envisage à nouveaux frais la création, en 1856, du bureau des statistiques. Elle analyse les pratiques de dénombrement et d’inspection au plus proche des négociations sociales et contraintes matérielles des recensements conduits entre 1857 et 1910, et aborde les enjeux politiques, juridiques et cognitifs de catégorisation des habitants, des activités économiques et des sujets de l’empire ultramarin dans la hiérarchie ethno-raciale de la société esclavagiste. Elle livre une étude des parcours et des pratiques des premières générations d’administrateurs-statisticiens déployés dans chaque province à la « recherche de la vérité ». La thèse montre que l’administration des statistiques doit composer avec les héritages de la base municipaliste et catholique de la monarchie pour négocier son déploiement territorial, la participation des communautés et des autorités locales aux enquêtes et promouvoir l’application des critères de l’exactitude discutés dans les arènes transnationales de la statistique administrative. Elle démontre, à rebours de l’historiographie traditionnelle de la statistique, l’autonomisation limitée du recensement vis-à-vis de la négociation fiscale, et conclut qu’en Espagne, le bureau des statistiques s’affirme davantage comme une « administration de contrôle » que comme un véritable espace de rencontre entre la haute administration et les sphères savantes et réformatrices.