Auteur / Autrice : | Anna Shapovalova |
Direction : | Sabine Dullin, Susanne Schattenberg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 09/10/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec UNIL - Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Vigreux |
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Dullin, Susanne Schattenberg, Juliette Cadiot, Sophie Cœuré, Emilia Koustova | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Juliette Cadiot, Sophie Cœuré |
Mots clés
Résumé
Cette thèse analyse la dimension internationale de trois procès-phares du Premier Plan quinquennal en URSS (affaire Chakhty, procès du Parti Industriel, procès Vickers). Traditionnellement abordés dans un cadre d’histoire nationale, ces procès sont perçus par l’historiographie comme un trait immanent du stalinisme, démontrant la sujétion du système judiciaire au pouvoir politique et la nature répressive du régime. Leur analyse comparative démontre toutefois que ces premiers procès staliniens comportent une dimension internationale non-négligeable et mettent en scène les complots contre-révolutionnaires, dont les fils mènent inéluctablement à l’étranger. Cette internationalisation des procès du Premier Plan est au cœur de notre analyse, qui s’inscrit dans les travaux de l’histoire politique renouvelée de l’URSS, l’histoire des relations internationales, celle de la diplomatie culturelle, et se base sur la documentation soviétique et étrangère (française, britannique et allemande). Ces sources montrent que pour le pouvoir politique les procès « pour l’exemple » représentent une sorte d’interface entre la politique soviétique intérieure et les considérations de politique extérieure. La présence systématique de l’étranger dans ces procès est influencée par des considérations idéologiques, qui sous-tendent le lancement et la réalisation de la révolution stalinienne. En même temps, elle est instrumentalisée dans les relations extérieures de l’URSS : l’implication des puissances occidentales est conçue à la fois comme un levier dans les négociations commerciales avec les pays concernés et comme un outil de mobilisation de l’opinion publique européenne.