Travail policier en commissariat : épreuves psychiques et dégagements
Auteur / Autrice : | Christian Fassier |
Direction : | Dominique Lhuilier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Psychologie |
Date : | Soutenance le 28/09/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur le travail et le développement (2007-... ; Paris) |
Equipe de recherche : Psychologie du Travail et clinique de l'activité | |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marc-Éric Bobillier-Chaumon |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Anne Dujarier, Christian Mouhanna | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Sarnin, Christine Jeoffrion |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le nombre de suicides de policiers français (plus de 55 en 2019) constitue le révélateur le plus édifiant du malaise que connaît la police. La recherche porte sur les processus à l’origine du passage à l’acte suicidaire de certains policiers. Dans ce métier, de culture historique forte, à la régulation de contrôle s’ajoute une régulation autonome essentielle. Car l’apprentissage du métier se fait dans l’activité sur le terrain, et le rôle des anciens est primordial pour la transmission d’un travail bien fait. Aujourd’hui il peut être observé un défaut de construction de règles « métier » et de leur discussion. Or, l’activité normative serait une condition de l’intégration sociale qui est elle-même une condition de la prévention du risque suicidaire. En lien avec l’augmentation d’une haine de la rue envers la Police, la découverte par les policiers de l’impuissance à exercer un contrôle social efficace, et surtout de leur vulnérabilité dans un contexte social où «la peur a changé de camp », serait constitutive d’épreuves psychiques au travail. Ce qui provoque une anxiété collective chez la majorité et une angoisse menaçant la santé mentale de certains policiers. Pour y résister, se mettent en place des stratégies individuelles de dégagement telles que le retrait, l’accommodation ou la déviance. En fondant la prévention primaire sur le développement des conditions nécessaires à l’activité normative dans des espaces de discussion, l’intégration sociale se maintiendrait pour tous.