Thèse soutenue

Etude expérimentale du transport de chaleur dans les nanomatériaux par méthodes électrothermiques

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Auteur / Autrice : Jessy Paterson
Direction : Olivier BourgeoisDimitri Taïnoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique de la matière condensée et du rayonnement
Date : Soutenance le 18/11/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Néel (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Julien Pernot
Examinateurs / Examinatrices : Séverine Gomès, Gilles Pernot, David Lacroix
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Yves Duquesne, Aitor Lopeandia Fernandez

Résumé

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Les travaux effectués lors de cette thèse portent sur l'étude expérimentale des propriétés de transport de chaleur dans divers types de matériaux, de l'échelle macroscopique jusqu'à l'échelle du nanomètre. Les motivations ayant donné naissance à cette étude sont multiples. Les enjeux technologiques liés à la maîtrise accrue de la gestion thermique des technologies actuelles et de demain prennent une ampleur considérable, étant donné la corrélation importante qui existe entre les performances globales d'un dispositif et la gestion efficace des gradients thermiques apparaissant en son sein. En particulier, les performances des applications telles que les générateurs thermoélectriques ou bien les mémoires à changement de phase sont grandement améliorées lorsque leur architecture est basée sur des matériaux possédant des faibles conductivité thermiques. D'un point de vue fondamental, l'étude de matériaux de basse dimension, structurés à des échelles comparables aux longueurs caractéristiques définissant le transport de chaleur, comme le libre parcours moyen des phonons ou leur longueur d'onde, est d'une importance cruciale afin de comprendre les mécanismes responsable des propriétés thermiques atypiques observées dans des matériaux de basse dimension et/ou structurés à l'échelle nanométrique.Cette étude est menée à l'aide de méthodes dites électro-thermiques qui sont décrites de manière approfondie, en particulier concernant la modélisation des données expérimentales. En particulier, la méthode 3ω a été implémentée afin de mesurer la conductivité thermique de matériaux massifs, de couches minces d'épaisseur descendant jusqu'à 17 nm, ainsi que des résistances thermiques d'interfaces présentes dans des systèmes multicouches. Nous avons pu mettre en évidence la réduction de plus d'un facteur 3 de la conductivité thermique d'une matrice cristalline de germanium possédant des nano-inclusions sphériques cristallines d'un diamètre moyen de 16 nm, comparée à son homologue non nanostructuré. La réduction de la conductivité thermique de ce matériau nano-structuré est attribuée à des processus de diffusion des phonons par les nano-inclusions sphériques, ainsi que la distance inter-inclusions qui joue un rôle important quant à la réduction du libre parcours moyen des porteurs de chaleur dans ce matériau hétérogène. Une réduction de la conductivité thermique d'un facteur 5 est également observé dans le chalcogène GeTe après introduction de carbone -- réduction pouvant être expliquée par la présence de grains de tailles nanométriques entourés de carbone amorphe.Le caractère polyvalent de la méthode 3ω nous a permis de quantifier la contribution des résistances thermiques d'interfaces pour des systèmes de type Pt/AI₂O₃/germanium,Pt/Ai₂O₃/sapphire ou bien Pt/SiN/Si. Nos conclusions indiquent que la résistance thermique à l'interface AI₂O₃/germanium peut contribuer de manière substantielle à la résistance thermique globale d'un système multicouche, pouvant être préjudiciable si des applications basées sur des structures comportant ce type d'interface sont envisagées. Enfin, les propriétés thermiques anisotropes d'un substrat de saphir ont été étudiées, en utilisant la méthode 2ω.