Thèse soutenue

Impact de l'activité sympathique dans l'aggravation de la cardiopathie ischémique causée par l'hypoxie intermittente

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Auteur / Autrice : Maximin Détrait
Direction : Claire Arnaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie physiopathologies pharmacologie
Date : Soutenance le 07/12/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Hypoxie : physiopathologie cardiovasculaire et respiratoire (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Pépin
Examinateurs / Examinatrices : Jérémy Fauconnier, Élise Belaidi, Stéphane Doutreleau
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Planès, Grégoire Vandecasteele

Résumé

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L’association d’un trouble respiratoire au cours du sommeil (TRS) chez des patients présentant une cardiopathie ischémique est un facteur de mauvais pronostic. Au cours des TRS, les patients souffrent d’épisodes de désaturation-resaturation aussi appelés hypoxie intermittente (HI) et décrite comme l’une des caractéristiques des TRS la plus délétère sur le système cardiovasculaire. Les mécanismes induits par l’HI et responsables des complications cardiovasculaires ne sont pas totalement explicités et nécessitent d’être affinés afin de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques. Aujourd’hui, le traitement de référence des apnées du sommeil consiste à porter un support pressionnel pendant le sommeil. Seulement l’efficacité en regard de la morbi-mortalité cardiovasculaire est discutée.L’objectif de cette thèse était d’étudier l’impact de l’HI sur le développement de la cardiopathie ischémique et les mécanismes impliqués, avec un focus particulier sur l’activité sympathique.Nous avons utilisé un modèle d’ischémie coronaire permanente chez le rat, puis nous avons exposé les animaux à 12 semaines d’HI. Nous avons montré que l’HI précipite le remodelage (hypertrophie, fibrose, apoptose) et la dysfonction contractile cardiaque (fraction d’éjection). D’un point de vue mécanistique, nous avons mis en évidence une augmentation précoce et soutenue de l’activité sympathique, associée, dès 6 semaines d’exposition à l’HI, à une diminution de la réserve adrénergique cardiaque (moindres réponses à un agoniste β-adrénergique sur cardiomyocytes isolés).L’inhibition de l’activité sympathique cardiaque par l’utilisation d’un modèle chirurgical de sympathectomie cardiaque spécifique, par ablation des ganglions moyen cervicale et stellaire gauche, nous a permis de mettre en évidence que l’activité sympathique induite par l’HI est en partie responsable de l’aggravation de la cardiopathie ischémique. En effet, la dénervation sympathique cardiaque rétablie la réserve adrénergique, diminue le remodelage cardiaque (hypertrophie, apoptose) et améliore la fonction cardiaque (fraction d’éjection).Ces résultats de thèse mettent en évidence l’importance de diagnostiquer précocement les TRS chez les patients présentant une cardiopathie ischémique afin de prendre en charge l’hyperactivité sympathique comme facteur de risque.