Système de vision pour la sécurité des personnes sur les remontées mécaniques
Auteur / Autrice : | Julien Muzeau |
Direction : | Pascal Bertolino, Patricia Ladret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Signal, image, paroles, télécoms |
Date : | Soutenance le 14/12/2020 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale électronique, électrotechnique, automatique, traitement du signal (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Grenoble Images parole signal automatique (2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Rombaut |
Examinateurs / Examinatrices : Fakhri Karray, Christophe Ducottet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Lambert, Christophe Cudel |
Résumé
Devant l'augmentation de la fréquentation des domaines skiables et la multiplication des accidents sur les remontées mécaniques imputés au comportement humain, la sécurité est devenue un enjeu majeur des gérants de stations.Pour lutter contre ce phénomène, la start-up grenobloise Bluecime a développé un système de vision par ordinateur, baptisé SIVAO, capable de détecter une situation dangereuse lors de l'embarquement d'une remontée mécanique. Le fonctionnement du système se décompose en trois étapes. D'abord, le siège (ou véhicule) est détecté dans l'image. Par la suite, la présence de skieurs sur ce dernier est confirmée ou infirmée. Enfin, la position du garde-corps est déterminée. Si des passagers sont présents sur le véhicule et si le garde-corps n'est pas abaissé, alors la situation est considérée comme dangereuse. Dans ce cas, une alarme est déclenchée afin d'alerter les skieurs ou l'opérateur qui peut alors ralentir le télésiège pour sécuriser le véhicule.Malgré des résultats convaincants, de nombreuses difficultés s'opposent à SIVAO : variabilités diverses (taille du véhicule, orientation de l’embarquement, conditions météorologiques, nombre de passagers), vibrations de la caméra, configuration complexe dans le cadre d'une nouvelle installation, etc.Le projet MIVAO, en partenariat avec le laboratoire Hubert Curien, l'entreprise Bluecime et le groupe Sofival, a donc vu le jour dans le but de pallier les difficultés précédentes. L'objectif est de construire une intelligence artificielle capable de détecter, voire d'anticiper, une situation dangereuse à bord de véhicules d'un télésiège, dans le but d'assurer la sécurité des passagers. Au sein de ce projet, l'objectif général du Gipsa-lab est l'annotation automatique, de la manière la moins supervisée possible, de vidéos de rémontées mécaniques.Premièrement, nous présentons une méthode de classification visant à confirmer ou infirmer la présence de passagers sur chaque véhicule. Cette information préliminaire est en effet cruciale dans l'analyse d'un danger potentiel. La technique proposée repose sur des caractéristiques fabriquées à la main et interprétables physiquement. Nous montrons qu'en incluant des connaissances a priori, les résultats obtenus concurrencent ceux issus de réseaux de neurones complexes, tout en permettant un fonctionnement en temps-réel.Ensuite, nous détaillons un processus pour le comptage des passagers de chaque véhicule de la manière la plus non-supervisée possible. Ce processus consiste en une première étape de réduction de dimension, suivie d'une procédure de partitionnement de données. Cette dernière vise dans le cadre de notre projet à regrouper les passages dont les véhicules transportent le même nombre de passagers. Par la suite, nous pouvons déduire, à partir d'un nombre réduit d'étiquettes fournies manuellement, le nombre de personnes présentes lors de chaque passage. On détaille notamment deux algorithmes développés durant cette thèse. Le premier algorithme propose une généralisation de la méthode de clustering par densité DBSCAN via l'introduction du concept de voisinage ellipsoïdal. Le deuxième concilie les clusterings par mélange Gaussien et spectral dans le but de découvrir des groupes de données non-convexes.Dans un dernier temps, nous abordons le problème de l'extraction automatique des véhicules dans les images issues de la caméra, ainsi que de la modélisation de leur trajectoire. Pour ce faire, nous proposons une première méthode qui consiste à supprimer le bruit du flux optique grâce à l'utilisation de la déformation optique. On présente également une technique permettant de déterminer automatiquement la durée d'un passage de véhicule via une analyse fréquentielle.De plus, nous détaillons un effort d'annotations, travail visant à détourer, au niveau pixel, les passagers et véhicules de séquences de quarante images consécutives.