Thèse soutenue

Arts visuels et cognition : Développement visuel et formation du jugement esthétique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hélène Mottier
Direction : Olivier Pascalis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 30/11/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Poirel
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Pascalis, Nathalie Guyader
Rapporteurs / Rapporteuses : Gwenaël Kaminski, Jean-Yves Baudouin

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse a pour ambition d’approfondir nos connaissances sur la formation de la préférence esthétique pour les objets visuels chez l’humain. Afin d’examiner l’effet de l’expérience personnelle dans l’émergence du jugement esthétique, nous avons étudié la relation entre les jugements de préférences esthétiques des adultes et les préférences visuelles des nourrissons âgés de 4 à 24 mois et des adultes. Si l’expérience personnelle et culturelle est nécessaire à l’émergence du jugement esthétique, des différences sont attendues entre les appréciations subjectives esthétiques des adultes et les temps de regard des nourrissons. Des invariances comportementales entre les nourrissons et les adultes soulignent a contrario l’importance des traitements perceptives et d’intégration en mémoire implicite dans la formation du jugement esthétique ; les processus cognitifs de haut niveau et l’expérience jouent alors un rôle secondaire. Notre première étude questionne la relation entre jugement de préférence des adultes et préférence visuelle des nourrisons et des adultes pour des patterns de points en mouvement. Pour ces points en mouvement, les jugements de préférence des adultes prédisent les temps de regard des nourrissons et des adultes. Les études 2.a et 2.b révèlent que pour les portraits, même si les jugements de préférence esthétique des adultes sont robustes et qu’ils prédisent les temps de regard des adultes, ils ne prédisent pas les comportements visuels des nourrissons. De même pour les paysages, les jugements de préférence esthétique ne prédisent pas les temps de regard des nourrissons et des adultes (étude 3). Même si les localisations des fixations sont plus fréquentes dans les régions de saillance visuelle chez les adultes et les nourrissons pour les portraits et les paysages (étude 4), les informations visuelles traitées sont insuffisantes pour expliquer les jugements de préférence esthétique des adultes. La corrélation entre les jugements de préférence et les préférences visuelles dans le cas des patterns de points en mouvement pourrait s’expliquer par une préférence précoce pour les degrés modérés de complexité (Berlyne, 1971). Les études 5.a et 5.b portent sur la préférence visuelle des nourrissons envers les mouvements biologiques complexes ou simples, et envers des mouvements biologiques et leur version perturbée plus complexe. Les résultats vont dans le sens d’une préférence pour la complexité dans le mouvement biologique ou non. L’expérience personnelle constitue une étape nécessaire dans l’émergence du jugement esthétique pour les œuvres d’art, même réalistes. Pour les stimuli visuels singuliers comme les mouvements ou les stimuli sociaux comme les visages, la formation du jugement esthétique semble antérieure à l’expérience personnelle, pouvant traduire la différence entre attractivité et esthétique.