Thèse soutenue

Interlocution et style tragique à l'âge classique : Théophile de Viau, Rotrou, Corneille et Racine

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Auteur / Autrice : Lauriane Maisonneuve
Direction : Stéphane Macé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts spécialité langue française
Date : Soutenance le 07/12/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Christine Noille-Clauzade
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Lagorgette, Jean-Yves Vialleton
Rapporteur / Rapporteuse : Hélène Baby, Bénédicte Louvat-Molozay

Mots clés

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Résumé

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Grâce à l’exploration détaillée de la langue employée par Théophile de Viau, Rotrou, Corneille et Racine dans leurs tragédies, cette réflexion sur le dialogue confronte les résultats de l’approche proprement linguistique (syntaxe, pragmatique, sémantique…) et ceux de l’analyse rhétorique. La thèse s’attache à montrer comment le passage brutal au tutoiement (ou à l’inverse au vouvoiement) peut soutenir l’effet de sublime (au sens de Longin, redécouvert par Boileau), comment tel usage de l’apposition nominale (notamment en position frontale) peut soutenir l’effet pathétique d’une réplique ou d’un extrait (on parcourt à ce sujet toute la gamme des pathè décrite par Aristote) ou consolider l’image de soi (ethos) que l’on souhaite imposer par le discours. Elle vise à démontrer à quel point les constructions interlocutives portent l’action tragique aussi bien que les enjeux oratoires du dialogue. Cette vaste enquête, fondée sur le savoir linguistique le plus précis comme sur l’approche philologique de la rhétorique développée par l’équipe RARE, permet une réflexion d’ordre épistémologique : il y a là matière à questionner les rapports entre stylistique et rhétorique, disciplines tantôt conçues comme antagonistes (par exemple chez Spitzer), tantôt comme complémentaires. Certains termes (l’emphase, l’apostrophe…) recouvrent aussi bien des notions rhétoriques que des réalités syntaxiques : il semble donc important de repérer d’éventuels transferts, pas toujours linéaires ou unidirectionnels, de décrire les effets de discordance ou au contraire de superposition entre ces disciplines.