Thèse soutenue

Histoire littéraire, artistique et culturelle de la naissance des avant-gardes surréalistes en Égypte francophone, des années 1920 aux années 1940

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Auteur / Autrice : Maria Francesca Rondinelli
Direction : Daniel Lançon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts spécialité littératures française et francophone
Date : Soutenance le 12/06/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Dominique Combe
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Roux
Rapporteurs / Rapporteuses : Silvia Naef, Sarga Moussa

Résumé

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Dans l'Égypte de la fin des années Trente à l'après-guerre, un groupement de jeunes intellectuels anime le collectif « Art et Liberté/ Al-Fann w-al-Hurryiah » qui, dans les domaines artistique, littéraire, politique, véhicule des messages libertaires, révolutionnaires et égalitaires qui représentent un cas quasiment unique au Moyen Orient. S’inspirant des principes de la Fédération Internationale de l’Art Révolutionnaire et Indépendant, créée en 1938 par André Breton et Léon Trotski, le groupe réuni autour du polémiste francophone Georges Henein et de l’artiste et théoricien Ramsès Younane fut le foyer culturel qui opéra pour l’introduction du surréalisme en Égypte, à travers cinq expositions d’art pendant la Deuxième Guerre Mondiale, des revues culturelles, également en arabe, des maisons d’éditions publiant des auteurs à l’époque peu connus du grand public. À travers l’analyse du contexte culturel et artistique de l’époque précédant les activités d’« Art et Liberté/ Al-Fann w-al-Hurryiah », nous avons retracé les circonstances de son éclosion et la présence des avant-gardes futuristes et surréalistes en Égypte, un territoire d’accueil et d’animation culturelle ayant donné naissance à des centres artistiques autonomes. Le débat accompagnant le naissant art égyptien tiraillé entre appels à une « égyptianité » idéale et une admiration sans bornes de tout ce venait d'Europe est symptomatique des récentes pratiques artistiques du premier pays de tradition musulmane à avoir « importé » les Beaux-Arts européens, dans lequel « le groupe surréaliste d’Egypte » inscrit ses manifestations et ses luttes contre le monopole étatique de la culture et de l'art. Proclamant la liberté de l'art et son droit de cité dans une Égypte aux conceptions culturelles figées et passéistes, les manifestes, les conférences, les débats, les entreprises éditoriales et les expositions que le groupe anime sont autant de jalons d'une révolution culturelle à laquelle une partie de la jeunesse égyptienne aspire, dans une période où l'on vit le danger imminent de la guerre et une grande effervescence intellectuelle.