Thèse soutenue

Etude de la résilience de scénarios électronucléaires

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Auteur / Autrice : Weifeng Zhou
Direction : Patrick Blaise
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des fluides Energétique, Procédés
Date : Soutenance le 14/10/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEA Cadarache (Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Elsa Merle
Examinateurs / Examinatrices : Adrien Bidaud, Nicolas Thiollière
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain David, Paul P.H. Wilson

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les systèmes du cycle du combustible nucléaire, composés de réacteurs, de divers combustibles et de différentes installations de cycle, sont complexes et en constante évolution. Grâce à leur capacité à faire des projections de stratégies industrielles et à évaluer les impacts associés sur le système du cycle du combustible nucléaire, les scénarios électronucléaires sont considérés comme un outil puissant d'aide à la décision. Les études de scénarios aident les décideurs à identifier les forces et les faiblesses des différentes stratégies d'évolution d’un parc nucléaire et puis à proposer des trajectoires d'évolution possibles pour l'industrie nucléaire en fonction des contraintes de la physique, de l'économie, de l'industrie, etc.Cependant, les études de scénarios sont généralement soumises à différents types d'incertitudes, en particulier la soi-disant « incertitude profonde » (« deep uncertainty » en anglais). Ce concept fait référence à des « inconnues inconnues », auxquelles les résultats de l'étude de scénarios ne conviennent pas. En effet, sous l'impact des incertitudes profondes, c'est-à-dire les disruptions, les trajectoires proposées par les études de scénarios peuvent devenir invalides : elles ne satisfont plus aux contraintes du scénario.Afin de rendre les trajectoires valides à nouveau après une disruption due à l'incertitude, la première possibilité est d'étudier la stratégie de résistance. La stratégie de résistance consiste à trouver des trajectoires qui restent valides sous l'impact de l'incertitude sans réajustements exogènes des trajectoires. Cependant, les capacités de résistance des scénarios sont limitées : la résistance n'est adaptée qu'aux incertitudes à faible impact, alors que l'impact d'une incertitude profonde est généralement fort.Comme solution complémentaire à la stratégie de résistance, nous proposons d'utiliser les stratégies de résilience. Les stratégies de résilience consistent à utiliser des mesures préconçues, appelées « leviers », pour réajuster la trajectoire lorsque la stratégie de résistance est insuffisante. Nous cherchons à utiliser l'effet des réajustements exogènes des trajectoires, qui sont introduits à travers les leviers, pour contrebalancer l'impact de la disruption et garder la trajectoire valide. Pour évaluer la résilience des scénarios, nous avons développé un cadre d'analyse de résilience, basé sur l'algorithme SUR (Stepwise Uncertainty Reduction).Nous avons appliqué la stratégie de résilience développée à deux problèmes de scénario dans lesquels un parc nucléaire français simplifié avec une réduction de puissance incertaine est considéré. Pour définir la validité des trajectoires, nous avons imposé cinq contraintes sur le taux d'utilisation des usines de retraitement, la séparation du plutonium, la teneur de plutonium dans le combustible MOX et le stockage du combustible usé. Dans chaque problème, nous avons donné une trajectoire préalable supposée à la suite d'une étude de scénarios avec une hypothèse pour maintenir la puissance installée constante à l’avenir. Nous avons supposé qu'à la suite de la disruption du contexte de l'étude, la puissance électrique totale est disruptée et réduite à l’avenir. Les résultats ont montré que les trajectoires préalables dans les deux problèmes sont résilientes vis-à-vis des disruptions supposées : il est possible de maintenir les trajectoires préalables valides en réajustant le retraitement et les charges de combustible MOX dans les réacteurs. Ces résultats démontrent que les évolutions du parc nucléaire dans les trajectoires préalables sont flexibles face à la disruption de la puissance électrique totale.