Thèse soutenue

Mort ordinaire, morts ordinaires. Traitement et devenir des corps dans les cimetières à partir de l’exemple provençal (XVIe-XIXe siècle) : apports de l’archéologie à l’histoire et à l’anthropologie sociale

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Auteur / Autrice : Anne Richier
Direction : Jean Boutier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et historique
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Anstett
Examinateurs / Examinatrices : Élisabeth Anstett, Dominique Castex, Bruno Bertherat, Aurore Schmitt, Stéfan Tzortzis
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth Anstett, Dominique Castex

Résumé

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La fouille archéologique récente de cimetières d’époque moderne et contemporaine a permis de dégager des problématiques inédites liées à la mort « ordinaire » entre le XVIe et le XIXe siècle. Si les historiens se sont largement penchés sur ce thème depuis les années 1970 dans le cadre de la « nouvelle histoire », l’archéologie funéraire a tardé à investir ces périodes, en dehors des sites de catastrophe liés à des épidémies ou des conflits. Le présent travail de recherche propose, à partir de données factuelles inédites fournies par la fouille récente de plusieurs cimetières provençaux, de revisiter le thème des vivants face à leurs morts de l’Ancien Régime à l’ère industrielle, période charnière dans l’histoire de la mort. La recherche est centrée sur le corps, à l’état de cadavre ou de squelette ; elle propose un regard inédit sur les rapports que les vivants entretiennent avec leurs morts. Des funérailles à l’oubli, individuel puis collectif, tout un panel de gestes peut être décrypté par l’observation des données de terrain. L’archéologie permet de révéler l’intimité des tombes, peu ou pas documentée par les sources historiques. Ces gestes et pratiques sont bien sûr à mettre en relation avec des cadres normatifs, des croyances, des imaginaires collectifs dont les traces sont écrites ou figurées. Ils sont également directement dépendants des conditions socio-économiques des populations inhumées et inhumantes. Ainsi, ce travail de recherche ne peut qu’être pluridisciplinaire, et la démarche dialectique, à la croisée entre archéologie, histoire et anthropologie sociale.