Thèse soutenue

Le nom des femmes, règles et usages : trois générations de femmes face au nom marital et à la transmission du nom de famille
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Auteur / Autrice : Caroline Bovar
Direction : Irène Théry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Sylvie Steinberg
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Steinberg, Laurence Hérault, Nicole Lapierre, Agnès Fine, Agnès Martial, Wilfried Rault
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Hérault, Nicole Lapierre

Mots clés

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Résumé

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Le nom des femmes en France se distingue de celui des hommes en ce qu’il varie traditionnellement à titre d’usage quand elles se marient et en ce qu’il a longtemps été non transmissible aux enfants dans le cadre honorable du mariage, restant aujourd’hui assez peu transmis. Que représentent ces spécificités et comment ces représentations ont-elles évolué au cours des deux derniers siècles ? Telles sont les questions à l’origine de cette thèse. Le sens donné au nom marital et à la transmission du nom de la mère y est étudié tant du point de vue des règles et usages qui les ont encadrées que du point de vue des femmes elles-mêmes. La thèse met ainsi en évidence le déplacement du nom marital. Renvoyant, au-delà de la puissance maritale, à l’honneur de la famille de l’époux au début du 19ième siècle, il est progressivement devenu l’emblème de la famille conjugale. L’étude montre aussi comment la transmission du nom de la mère, marque stigmatisante d’une naissance illégitime, a pu, parallèlement à la montée des interrogations sur la paternité, être ensuite présentée comme une menace pour l’équilibre psychique des enfants. A cette conception dépassée a succédé un questionnement sur les modalités d’expression de l’égalité au sein du couple parental.Une enquête réalisée auprès de femmes appartenant à trois générations successives éclaire le rapport des femmes au nom. Elle s’attache à comprendre leurs pratiques et les raisons guidant leurs choix de nomination avec leurs contraintes. A une pratique monolithique a succédé une diversité de façons de faire et de points de vue. Les choix actuels de nomination des femmes s’avèrent souvent peu dissociables de leurs histoires personnelles. Soulignant la relation familiale, le nom peut être aussi perçu comme vecteur d’égalité ou devenir marque d’affection. Situé au croisement de l’alliance, de la filiation et de la parentalité, le nom, pour les femmes, se révèle porteur d’une pluralité d’enjeux et chargé de multiples sens.