Les consommations de substances illicites entre parents et enfants : carrière d'usage, carrière parentale et tension normative.
Auteur / Autrice : | Julia Monge |
Direction : | Richard Rechtman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 06/10/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Simmat-Durand |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Simmat-Durand, Perrine Roux, François Beck, Maria Melchior | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Perrine Roux, Patricia Bessaoud-Alonso |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Lorsque des parents consomment des drogues, l’on est tenté de se demander quel sera l’impact de cette pratique sur leurs enfants. Le regard que porte notre travail se situe en contre-champ de cette approche. Nous examinons, chez des parents usagers de substances illicites, les bouleversements que la socialisation de leurs enfants provoque sur leur manière de consommer. C’est au prisme de cette problématique que nous abordons le cas spécifique des consommations partagées. En combinant observation participante, entretiens semi-directifs et analyse de documents, l’enquête se donne pour objectif d’observer les interactions entre des familles dont au moins un enfant mineur a consommé une substance illicite avec ses parents et les acteurs chargés de prescrire, diffuser et garantir les normes en matière de parentalité. L’investigation a été réalisée en deux pans correspondant à ces deux populations. Elle aboutit à considérer la parentalité comme une carrière dépendante de la socialisation de l’enfant et dont le cadre de contrainte entre en contradiction avec celui des consommations. En ce sens, l’enfant constitue le curseur d’une tension normative entre la carrière parentale et la carrière de consommation. L’inclure ou l’exclure des pratiques liées aux drogues participe, pour le parent, d’une stratégie d’aménagement de ses deux carrières.