De l’épistémologie individuelle à l’épistémologie collective. L’épistémologie statutaire et prédictive : la notion de bon prédicteur
Auteur / Autrice : | Mohamed Najib |
Direction : | Gloria Origgi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie et sciences sociales |
Date : | Soutenance le 06/05/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Engel |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Engel, Brent Strickland, Jesús Vega Encabo, Denis Bonnay | |
Rapporteur / Rapporteuse : Brent Strickland, Jesús Vega Encabo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nous associons régulièrement des connaissances à des entités collectives. Il existe même des communautés collectives qui se consacrent à produire des connaissances, c’est le cas des différentes communautés scientifiques. Cette thèse s’intéresse au lien entre l’épistémologie individuelle et l’épistémologie collective. Je montre que l’épistémologie classique ne permet pas de rendre compte de manière satisfaisante de cette connaissance collective (Pettit 2004; List et Pettit 2011; Goldman 2014a; Lackey 2016; P. Engel 2015) pour deux raisons principales que sont d’une part la faiblesse inhérente des épistémologies individuelles post-Gettier (Gettier 1963) et le dilemme discursif qui impose des contraintes aux agrégations des attitudes (List et Pettit 2011). Il faudrait logiquement en conclure que les entités collectives ne disposent pas de connaissance ou qu’il est nécessaire de réviser l’épistémologie classique. A la différence de Pascal Engel (P. Engel 2015), je choisis la seconde option et propose une nouvelle forme d’épistémologie générale qui puisse s’appliquer facilement aux différentes facettes que peut prendre la connaissance: connaissance individuelle, connaissance personnelle, savoir-faire, connaissance propositionnelle, connaissance scientifique et naturellement la connaissance collective. Cette approche vise à rendre compte de deux dimensions essentielles à savoir le mécanisme d’attribution de la connaissance et le rapport particulier qu’un agent connaissant entretient avec son environnement. Je qualifie cette approche de statutaire et prédictive. Elle se résume à dire qu’un agent sait lorsqu’il dispose du statut de bon prédicteur relativement à l’objet de connaissance. Cette approche trouve ses racines dans la notion de bon informateur d’Edward Craig (Craig 1990a), la notion de statut chez John Searle (Searle 2010) et l’idée de processus prédictifs chez Karl Friston et Andy Clark (K. J. Friston et E. Stephan 2007; K. Friston et al. 2017; Clark 2016).