Thèse soutenue

Les éditeurs de sciences humaines et sociales face à l'enjeu numérique en France

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Auteur / Autrice : Hélène Seiler
Direction : Gisèle Sapiro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 03/02/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Pascal Durand
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Durand, Frédéric Lebaron, Sébastien Lemerle, Bertrand Legendre, Valérie Tesnière
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Lebaron, Sébastien Lemerle

Résumé

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L’affleurement du numérique dans le milieu de l’édition au crépuscule du XXe siècle a fait couler beaucoup d’encre, suscitant les réticences des uns et l’enthousiasme des autres. Dans une période marquée par les innovations technologiques et les concentrations du marché éditorial sur fond de « crise de l’Âge d’or », les réactions des éditeurs de sciences humaines et sociales face à la transition numérique ne semblent guère différentes de celles qui traversent le champ éditorial : levier technique propice aux politiques de refonte éditoriale pour certains, menace pour ceux qui y voient moins une possibilité de réduire les coûts de fabrication ou d’accroître l’accessibilité de leur catalogue que la crainte d’une cannibalisation du marché papier et d’une perte de repères avec, à termes, le risque d’une altération de la définition légitime du métier d’éditeur. La disparité de ces positionnements, dont rendent compte les interventions publiques autant que les politiques éditoriales, ne sont pas étrangères aux positions objectives des agents dans le champ éditorial et aux représentations qu’ils ont de leur propre rôle dans cette nouvelle économie du livre et de l’écrit. En s’attachant à la sociogenèse des prises de position, qui surgissent dès le début des années 1990 avec le passage à une production en environnement numérique, et en articulant l’étude des représentations collectives et des effets de croyances qui animent les agents éditoriaux aux modalités concrètes selon lesquelles ils opèrent cette transition, il est possible de dessiner les étapes qui jalonnent l’émergence puis la structuration d’un espace numérique de l’édition des SHS. À la croisée entre l’histoire de l’édition et des mentalités et la sociologie des biens culturels et des professions, l’enjeu de cette thèse consiste à interroger les points de vue des éditeurs de SHS vis-à-vis des transformations numériques, lesquelles recouvrent autant les usages techniques et les pratiques professionnelles que les propriétés matérielles et symboliques des ouvrages et revues de SHS.