Véhicules autonomes : l'acceptation publique et les impacts sur les zones urbaines

Autonomous vehicles : public acceptance and impacts on urban areas

• Auteur / Autrice : Ghada Tay
• Direction : Fabrice Locment, Justin Emery
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Urbanisme, Aménagement et Transports : Laboratoire Avenues - GSU (EA-7284)
• Date : Soutenance le 18/12/2020
• Etablissement(s) : Compiègne
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AVENUES

Mots clés

Mots clés contrôlés

Attitude

Voyageurs

Analyse comportementale

Urbanisme

Villes intelligentes

Transport durable

Circulation urbaine

Innovation

Transports urbains

Mobilités urbaines

Automobiles -- Commande automatique

Véhicules autonomes

Mots clés libres

Acceptation publique

Nouvelle mobilité

Autonomous vehicles

Public acceptance

New mobility

Travel behaviour

Self driving car

Behavioural analysis

Résumé

À l'ère de la ville intelligente et durable, les véhicules autonomes (VA’s) attirent une attention considérable autant de la part des chercheurs que des décideurs locaux. On s'attend de plus en plus à ce que les VAs influencent considérablement la mobilité à l'avenir, ce qui aurait un impact considérable sur le développement urbain. Le développement des VA recouvre non seulement des évolutions technologiques et industrielles mais aussi des innovations territoriales qui arrivent aujourd’hui à maturité. En effet, plusieurs expérimentations sont actuellement menées par Tesla ou Google. Moins loin de nous, l’UTC a réalisé un premier essai avec une voiture circulant avec un conducteur n’interagissant ni avec le volant, ni avec les pédales. Ce véhicule intelligent ou VA constitue une prochaine innovation dans les transports urbains modifiant autant le rapport au véhicule personnel que les fonctions des transports urbains. Cependant, dans quelle(s) mesure(s) l'utilisation des VAs affectera-t-elle, positivement ou négativement, effectivement les espaces urbains et les politiques de développement durable. Dans ce contexte, à travers l’exemple de l’Agglomération de la région de Compiègne (ARC), ce travail de thèse s’intéresse à l’insertion des VAs dans l’espace urbain du point de vue des utilisateurs. À travers ce prisme, ce travail de recherche cherchera à mieux comprendre et appréhender les facteurs pouvant influencer l'adoption de ces VAs comme un mode de transport à part entière, ou non, en vue d’en anticiper les impacts sur le système urbain.Faute de données normatives sur ce sujet, la construction d’un dispositif d’enquête ad-hoc est nécessaire. Pour cela, ce travail s’appuie sur un questionnaire ad-hoc administré auprès des résidents de l'ARC, concernant leurs habitudes de déplacement, leurs perceptions et leurs volontés d'utiliser les VAs. À l'aide d'une approche quantitative descriptive, les données collectées ont été utilisées pour distinguer et identifier différents profils d’utilisateurs potentiels des VAs. Ensuite, une régression logistique multinomiale a été réalisée pour étudier la relation entre les variables associées à l'acceptation et l'intention d'utiliser les VAs dans différents modes. Les résultats ont révélé que l'échantillon peut être divisé en quatre sous-groupes d’utilisateurs: i. les utilisateurs potentiels de véhicules autonomes privés (43,7%), ii. les utilisateurs potentiels des transports publics autonomes (24,5%), iii. les utilisateurs potentiels de véhicules autonomes partagés (22%) et iv. les non-utilisateurs de véhicules autonomes (9,8%). L'analyse des données a permis de montrer que la confiance dans les VAs, l'utilité perçue et les comportements de mobilité passés influencent significativement l'adoption des VA en tant que modes de transport privé, partagé ou public tandis que le statut socio-démographique influence uniquement l'acceptation du transport autonome partagé et public. En général, les VAs pourraient améliorer la mobilité partagée et semblent pouvoir réduire la possession de véhicules et la place accordée à l’automobile. Cela pourrait entraîner des changements majeurs en milieu urbain : moins de congestion, moins d'émissions des polluants et d’accidents des véhicules. De plus, l'insertion de l’autonomie dans le système de transport aura un impact radical sur le système de transport actuel et sur la localisation des populations résidentes.Cette étude montre que près de 30% de la population pourrait changer de lieu de résidence avec l’arrivée des VA. Ces éléments constituent des données importantes à considérer pour se préparer à l’arrivée des Vas dans le paysage urbain.

In the era of smart and sustainable cities, autonomous vehicles (AVs) are gaining significant attention from both researchers and local decisionmakers. AVs are expected to significantly shape mobility in the future, which would have a huge impact on urban development. The development of AVs covers not only technological and industrial evolutions but also territorial innovations which are now reaching maturity. Indeed, several experiments are currently being carried out by Tesla and Google. Not far from us, the UTC made the first test with a car traveling with a driver not interacting with the steering wheel or the pedals. This intelligent vehicle or AV is the next innovation in urban transport modifying both the use of private vehicles and the functionality of urban transport. However, to what extent(s) the use of AVs will effectively influence, positively or negatively, urban spaces and sustainable development policies. In this context, and through the example of the Agglomeration of the region of Compiegne (ARC), this thesis work focuses on the integration of AVs into urban space from the point of view of users. Through this prism, this research work will seek to better understand and extract the factors that can influence the adoption of these AVs as a fully-fledged mode of transport, or not, with a view to anticipating their impacts on the urban system. In the absence of normative data on this subject, the construction of an ad-hoc survey is necessary. Hereby, this work is based on an ad-hoc questionnaire administered to the residents of the ARC, concerning their travel habits, their perceptions and their willingness to use the AVs. Using a descriptive quantitative approach, the data collected was used to distinguish and identify different profiles of potential AVs users. Next, a multinomial logistic regression was performed to investigate the relationship between variables associated with acceptance and intention to use VAs in different modes. The results revealed that the sample can be divided into four subgroups of users: i. potential users of private autonomous vehicles(43.7%), ii. potential users of public autonomous transport (24.5%), iii. potential users of shared autonomous vehicles (22%) and iv. non-users of autonomous vehicles (9.8%). Data analysis has shown that confidence in AVs, perceived usefulness and past mobility behaviors significantly influence the adoption of AVs as private, shared or public modes of transport while socio-demographic status influences only the acceptance of autonomous shared and public transport. In general, AVs could improve shared mobility and appear to be able to reduce vehicle ownership and the places dedicated to vehicles. This could lead to major changes in urban areas: less congestion, fewer pollutant emissions and vehicle accidents. In addition, the inclusion of autonomy in the transport system will have a radical impact on the current transport system and on the location of resident populations. This study shows that nearly 30% of the population could change their place of residence with the arrival of AVs. These elements are important data to consider in preparing for the arrival of the AVs in the urban areas.