Thèse soutenue

Comment peut-on impliquer les nTIC dans l’évaluation objective de l’apathie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Radia Zeghari
Direction : Philippe Robert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 07/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Cognition Behaviour Technology (Nice)
Jury : Président / Présidente : Vincent Camus
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Camus, Anne-Sophie Rigaud, Marco Lorenzi
Rapporteur / Rapporteuse : Vincent Camus, Anne-Sophie Rigaud

Résumé

FR  |  
EN

L’apathie est un trouble neuropsychiatrique qui se caractérise par une réduction quantifiable et significative des comportements dirigés vers un but dans trois domaines : les cognitions/comportements, les émotions et les interactions sociales. Elle peut être présente dans les troubles neurocognitifs (TNC) tels que la maladie d’Alzheimer, psychiatriques (ex. schizophrénie, dépression, etc.) ou à la suite d’un trauma crânien. Les échelles d’évaluation de l’apathie sont l’unique méthode d’évaluation comme pour l’ensemble des troubles affectifs. Les échelles comportent un certain nombre de biais notamment au niveau de l’objectivité puisque le clinicien doit se baser sur les dires du patient hors de son contexte habituel. Or l’apathie est un facteur de risque de développer un TNC chez les sujets âgés et sa détection à des stades précoces est importante pour mettre en place une prise en charge. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) offrent la possibilité de développer de nouveaux outils d’évaluation notamment par le biais du phénotypage numérique ou digital phenotyping. Ce dernier consiste à extraire un profil ou une signature numérique à partir de données de mesures physiologiques et comportementales (appelés biomarqueurs numériques) enregistrées par des appareils employés par les individus au quotidien (smartphone ou tablette). Ces supports offrent la possibilité d’intégrer entre autres des questionnaires ou des tests cognitifs numérisés et de les associer aux données capteurs (ex. micro, caméra, cardiaque). Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons recensé les méthodes d’évaluation déjà existantes de l’apathie et exploré de nouvelles méthodes en employant les TIC. La première étude est centrée sur le développement d’une application évaluant les centres d’intérêts des patients par le biais d’un serious game (jeu ludique). Les résultats ont montré que les sujets apathiques avaient significativement moins de centres d’intérêts que les sujets non apathiques. Dans une seconde étude, nous avons exploré les marqueurs vocaux acoustiques à partir d’une tâche de discours émotionnel. Les résultats ont montré que les sujets apathiques avaient un discours significativement plus lent et ponctué de pauses comparativement aux non apathiques. D’autres paramètres, tels que la variation de la mélodie de la voix ou la qualité de la voix, étaient significativement différents entre les groupes. Enfin, dans la dernière étude, nous avons exploré les marqueurs faciaux impliqués dans l’apathie dans la même tâche que l’étude précédente. Nous avons pu extraire automatiquement l’intensité et la fréquence de 17 expressions faciales ou Action Units (AU). Les résultats ont montré que, globalement, plus les symptômes de réduction d’affect sont importants moins sont intenses les expressions faciales. En comparant les AUs un à un, les résultats sont différents en fonction de la valence de l’histoire (positive ou négative) et du sexe. Plusieurs AUs émotionnels et non émotionnels sont impliqués au niveau de la partie supérieure (ex. froncement des sourcils) et inférieure (ex. plissement des lèvres) du visage, certains sont également impliqués dans la dépression (le sourire). Ces études portent toutes les trois sur de nouvelles mesures et nécessitent des recherches supplémentaires avec de plus gros échantillons pour valider nos résultats. Elles devront impliquer également des méthodes d’évaluations différentes (auto-questionnaire, mesures physiologiques telles que les données d’électroencéphalogramme, imagerie cérébrale, conductance cutanée) afin de s’assurer que ces résultats sont spécifiques à l’apathie.