Thèse soutenue

Modélisation mathématique des interactions tumeurs-système immunitaire : phase d'équilibre et d'échappement

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Auteur / Autrice : Kokou Kevin Atsou
Direction : Thierry Goudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire J.-A. Dieudonné (Nice)
Jury : Président / Présidente : Magali Ribot
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Goudon, Magali Ribot, Marie Doumic, Fabien Crauste, Véronique Braud, Stéphane Descombes, Magali Tournus
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Doumic, Fabien Crauste

Résumé

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Les récents succès de l'immunothérapie pour le traitement du cancer ont mis en évidence l'importance des interactions entre les cellules tumorales et les cellules immunitaires. Cependant, ces interactions reposent sur des mécanismes extrêmement complexes, ce qui rend difficile la conception de traitements efficaces visant à renforcer la réponse immunitaire. Par conséquent, les modèles mathématiques décrivant la croissance tumorale sont nécessaires pour reproduire et prédire fidèlement la dynamique spatio-temporelle de ces interactions. Le but de cette thèse est de proposer un modèle mathématique de croissance tumorale, décrivant l'interaction de la tumeur avec les cellules immunitaires. Pour ce faire, nous avons commencé par introduire un modèle mathématique destiné à décrire au moyen d'un système d'équations aux dérivées partielles les premières étapes des interactions entre les cellules immunitaires effectrices et les cellules tumorales. Le modèle est structuré en taille et en espace, et il prend en compte la migration des cellules effectrices cytotoxiques spécifiques de l'antigène tumoral vers le micro-environnement tumoral via un mécanisme chimiotactique. Nous avons étudié sur des bases numériques le rôle des paramètres clés du modèle tels que la division et les taux de croissance des cellules tumorales, ainsi que les taux de conversion et de mortalité des cellules immunitaires. Nos principales conclusions sont doubles. Premièrement, le modèle présente un contrôle possible de la croissance tumorale par la réponse immunitaire; néanmoins, le contrôle n'est pas complet en ce sens que les états d'équilibre asymptotiques conservent des tumeurs résiduelles et des cellules immunitaires activées. Deuxièmement, les hétérogénéités spatiales de la source des cellules immunitaires peuvent réduire considérablement l'efficacité de la dynamique de contrôle, faisant apparaître des schémas de rémission-récurrence. Par suite, nous avons développé des méthodes numériques pour prédire les paramètres des états d'équilibre sans exécuter des simulations du problème d'évolution. En utilisant des méthodes d'analyse de sensibilité globale, nous avons étudié le rôle des paramètres du modèle et identifié un impact prédominant du système immunitaire sur le taux de division des cellules tumorales. Nous avons montré que les meilleures stratégies thérapeutiques consistaient à augmenter la force de l'action létale des cellules immunitaires sur les cellules tumorales et le taux de conversion des cellules immunitaires naïves en cellules effectrices. Nous avons ensuite validé cette méthode à l'aide d'analyses rétrospectives expérimentales et cliniques. Ces résultats peuvent être utilisés dans le traitement du cancer pour concevoir des combinaisons thérapeutiques optimisées. Enfin, nous avons introduit un modèle mathématique destiné à décrire la double nature de la réponse immunitaire, avec l'activation de mécanismes à la fois anti-tumoraux et pro-tumoraux. La compétition entre ces effets antagonistes conduit soit à des phases d'équilibre, soit à des phases d'échappement. Ce modèle est utilisé pour étudier l'efficacité des stratégies d'immunothérapie comparant l'effet des monothérapies à l'effet la combinaison de thérapies. Les résultats ont indiqué que la combinaison de stratégies d'immunothérapie est plus efficace pour contrôler la croissance tumorale mais le succès du traitement est fortement conditionné par une combinaison appropriée entre la dose du traitement et le temps d'administration du traitement.