De l’image optique "multi-stéréo" à la topographie très haute résolution et la cartographie automatique des failles par apprentissage profond

par Lionel Matteo

Thèse de doctorat en Sciences de la Planète et de l'Univers

Sous la direction de Isabelle Manighetti.

Le président du jury était Carole Petit.

Le jury était composé de Isabelle Manighetti, Carole Petit, Yves Gaudemer, Ferdaous Chaabene, Jean-Marc Delvit, Yuliya Tarabalka.

Les rapporteurs étaient Yves Gaudemer, Ferdaous Chaabene.


  • Résumé

    Les failles sismogéniques sont la source des séismes. L'étude de leurs propriétés nous informe donc sur les caractéristiques des forts séismes qu'elles peuvent produire. Les failles sont des objets 3D qui forment des réseaux complexes incluant une faille principale et une multitude de failles et fractures secondaires qui "découpent" la roche environnante à la faille principale. Mon objectif dans cette thèse a été de développer des approches pour aider à étudier cette fracturation secondaire intense. Pour identifier, cartographier et mesurer les fractures et les failles dans ces réseaux, j'ai adressé deux défis :1) Les failles peuvent former des escarpements topographiques très pentus à la surface du sol, créant des "couloirs" ou des canyons étroits et profond où la topographie et donc, la trace des failles, peut être difficile à mesurer en utilisant des méthodologies standard (comme des acquisitions d'images satellites optiques stéréo et tri-stéréo). Pour répondre à ce défi, j'ai utilisé des acquisitions multi-stéréos avec différentes configurations (différents angles de roulis et tangage, différentes dates et modes d'acquisitions). Notre base de données constituée de 37 images Pléiades dans trois sites tectoniques différents dans l'Ouest américain (Valley of Fire, Nevada ; Granite Dells, Arizona ; Bishop Tuff, California) m'a permis de tester différentes configurations d'acquisitions pour calculer la topographie avec trois approches différentes. En utilisant la solution photogrammétrique open-source Micmac (IGN ; Rupnik et al., 2017), j'ai calculé la topographie sous la forme de Modèles Numériques de Surfaces (MNS) : (i) à partir de combinaisons de 2 à 17 images Pléiades, (ii) en fusionnant des MNS calculés individuellement à partir d'acquisitions stéréo et tri-stéréo, évitant alors l'utilisant d'acquisitions multi-dates et (iii) en fusionnant des nuages de points calculés à partir d'acquisitions tri-stéréos en suivant la méthodologie multi-vues développée par Rupnik et al. (2018). J’ai aussi combiné, dans une dernière approche (iv), des acquisitions tri-stéréos avec la méthodologie multi-vues stéréos du CNES/CMLA (CARS) développé par Michel et al. (2020), en combinant des acquisitions tri-stéréos. A partir de ces quatre approches, j'ai calculé plus de 200 MNS et mes résultats suggèrent que deux acquisitions tri-stéréos ou une acquisition stéréo combinée avec une acquisition tri-stéréo avec des angles de roulis opposés permettent de calculer les MNS avec la surface topographique la plus complète et précise.2) Couramment, les failles sont cartographiées manuellement sur le terrain ou sur des images optiques et des données topographiques en identifiant les traces curvilinéaires qu'elles forment à la surface du sol. Néanmoins, la cartographie manuelle demande beaucoup de temps ce qui limite notre capacité à produire cartographies et des mesures complètes des réseaux de failles. Pour s'affranchir de ce problème, j'ai adopté une approche d'apprentissage profond, couramment appelé un réseau de neurones convolutifs (CNN) - U-Net, pour automatiser l'identification et la cartographie des fractures et des failles dans des images optiques et des données topographiques. Volontairement, le modèle CNN a été entraîné avec une quantité modérée de fractures et failles cartographiées manuellement à basse résolution et dans un seul type d'images optiques (photographies du sol avec des caméras classiques). A partir d'un grand nombre de tests, j'ai sélectionné le meilleur modèle, MRef et démontre sa capacité à prédire des fractures et des failles précisément dans données optiques et topographiques de différents types et différentes résolutions (photographies prises au sol, avec un drone et par satellite). Le modèle MRef montre de bonnes capacités de généralisations faisant alors de ce modèle un bon outil pour cartographie rapidement et précisément des fractures et des failles dans des images optiques et des données topographiques.

  • Titre traduit

    From optical image “multi-stéréo” to the topography at very high resolution and the automatic mapping of faults with deep learning


  • Résumé

    Seismogenic faults are the source of earthquakes. The study of their properties thus provides information on some of the properties of the large earthquakes they might produce. Faults are 3D features, forming complex networks generally including one master fault and myriads of secondary faults and fractures that intensely dissect the master fault embedding rocks. I aim in my thesis to develop approaches to help studying this intense secondary faulting/fracturing. To identify, map and measure the faults and fractures within dense fault networks, I have handled two challenges:1) Faults generally form steep topographic escarpments at the ground surface that enclose narrow, deep corridors or canyons, where topography, and hence fault traces, are difficult to measure using the available standard methods (such as stereo and tri-stereo of optical satellite images). To address this challenge, I have thus used multi-stéréo acquisitions with different configuration such as different roll and pitch angles, different date of acquisitions and different mode of acquisitions (mono and tri-stéréo). Our dataset amounting 37 Pléiades images in three different tectonic sites within Western USA (Valley of Fire, Nevada; Granite Dells, Arizona; Bishop Tuff, California) allow us to test different configuration of acquisitions to calculate the topography with three different approaches. Using the free open-source software Micmac (IGN ; Rupnik et al., 2017), I have calculated the topography in the form of Digital Surface Models (DSM): (i) with the combination of 2 to 17 Pleiades images, (ii) stacking and merging DSM built from individual stéréo or tri-stéréo acquisitions avoiding the use of multi-dates combinations, (iii) stacking and merging point clouds built from tri-stereo acquisitions following the multiview pipeline developped by Rupnik et al., 2018. We used the recent multiview stereo pipeling CARS (CNES/CMLA) developped by Michel et al., 2020 as a last approach (iv), combnining tri-stereo acquisitions. From the four different approaches, I have thus calculated more than 200 DSM and my results suggest that combining two tri-stéréo acquisitions or one stéréo and one tri-stéréo acquisitions with opposite roll angles leads to the most accurate DSM (with the most complete and precise topography surface).2) Commonly, faults are mapped manually in the field or from optical images and topographic data through the recognition of the specific curvilinear traces they form at the ground surface. However, manual mapping is time-consuming, which limits our capacity to produce complete representations and measurements of the fault networks. To overcome this problem, we have adopted a machine learning approach, namely a U-Net Convolutional Neural Network, to automate the identification and mapping of fractures and faults in optical images and topographic data. Intentionally, we trained the CNN with a moderate amount of manually created fracture and fault maps of low resolution and basic quality, extracted from one type of optical images (standard camera photographs of the ground surface). Based on the results of a number of performance tests, we select the best performing model, MRef, and demonstrate its capacity to predict fractures and faults accurately in image data of various types and resolutions (ground photographs, drone and satellite images and topographic data). The MRef predictions thus enable the statistical analysis of the fault networks. MRef exhibits good generalization capacities, making it a viable tool for fast and accurate extraction of fracture and fault networks from image and topographic data.


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