Thèse soutenue

Modélisation des aires de répartition futures d'espèces marines d'intérêt commercial en Méditerranée dans un contexte de changement climatique

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Auteur / Autrice : Alexandre Schickele
Direction : Patrice FrancourPaolo Guidetti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Environnement
Date : Soutenance le 01/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecology and Conservation Science for Sustainable Seas
Jury : Président / Présidente : Denis Allemand
Examinateurs / Examinatrices : Paolo Guidetti, Denis Allemand, Nathalie Niquil, Daniela Bănaru, Grégory Beaugrand, Virginie Raybaud
Rapporteur / Rapporteuse : Denis Allemand, Nathalie Niquil

Résumé

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Les conditions environnementales définissent la distribution des espèces marines à l’échelle globale. Celles-ci seront potentiellement altérées par le changement climatique, impactant l’exploitation des ressources halieutiques et l’équilibre des écosystèmes. Dans ce contexte, cette thèse identifie les espèces et les zones géographiques qui seront potentiellement impactées par le changement climatique, en se focalisant sur certaines espèces, indigènes ou non-indigènes, d’intérêt commercial en Méditerranée.Basée sur le concept de niche écologique, qui définit la distribution potentielle d’une espèce en fonction des conditions environnementales dans lesquelles elle a été observée, nous avons développé une procédure de modélisation de la distribution actuelle et future des espèces marines. Cette procédure s’appuie sur un ensemble d’algorithmes statistiques, de modèles climatiques et de scénarios futurs. Elle permet de projeter un ensemble de distributions futures, à large échelle spatiale et temporelle, tout en proposant des réponses aux principales limitations des modèles de niche écologique. Successivement appliquée aux petits poissons pélagiques et aux céphalopodes, nous avons identifié des impacts majeurs du changement climatique en Méditerranée à l’horizon 2100, notamment des extinctions locales de plusieurs espèces de petits poissons pélagiques dans son bassin Sud-Est. Au contraire, la mer du Nord, les côtes norvégiennes et la mer Baltique pourraient bénéficier d’une expansion de l’aire de distribution de ces espèces. A l’échelle du golfe du Lion, les conséquences théoriques d’un changement de distribution des petits poissons pélagiques impacteraient indirectement leur exploitation ainsi que la productivité des bas niveaux trophiques. Les effets conjugués du réchauffement de la Méditerranée et de l’agrandissement du canal de Suez sont à l’origine d’invasions biologiques, notamment dans son bassin Sud-Est. Parmi ces espèces non-indigènes de Méditerranée, certaines présentent un intérêt commercial ou pourraient faire l’objet d’une exploitation future. Nous avons quantifié le potentiel invasif de plusieurs espèces non-indigènes, en fonction de leurs traits fonctionnels et écologiques, puis estimé leur expansion future à l’aide de notre procédure de modélisation de niche écologique. L’ensemble de la Méditerranée pourrait voir l’arrivée de ces espèces à l’horizon 2100, en particulier pour un réchauffement supérieur à 2°C.Cette thèse révèle la sensibilité particulière de la Méditerranée au réchauffement climatique tout en proposant des perspectives d’adaptation ou de conservation des espèces et des écosystèmes face aux tendances climatiques du 21ème siècle.