Observation géodésique et modélisation de la déformation des failles dans le Plateau Tibétain
Auteur / Autrice : | Li Yanchuan |
Direction : | Jean-Mathieu Nocquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la Planète et de l'Univers |
Date : | Soutenance le 03/07/2020 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Géoazur (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Lasserre |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Lasserre, Shan Xinjian, Philippe Vernant, Mathilde Vergnolle, Chunyan Qu |
Mots clés
Résumé
La convergence continue des plaques entre l'Inde et l'Eurasie au cours des ∼40 millions d'années a créé le plateau tibétain, une région avec une altitude moyenne de ~4500 m, une superficie de plus de 600×1000 km2, et des failles actives et une déformation crustale s'étendent sur plus de 2000 km Asie centrale. Environ la moitié des 36 à 40 mm/a de l’Inde vers le nord se répartit dans le plateau tibétain, ce qui entraîne un épaississement, un raccourcissement, des plis et des systèmes de failles complexes. La déformation crustale active provoque divers styles d'accumulation et de libération de déformation sur les failles crustales, exprimées sous la forme de comportements de failles ou de cycles sismiques distincts. L'étude de la déformation des failles crustales et des cycles sismiques sur le plateau tibétain à l'aide de la géodésie spatiale, c'est-à-dire le système de positionnement global (GPS) et l'interférométrie radar à ouverture synthétique (InSAR), a commencé il y a 30 ans. Actuellement, la géodésie à haute résolution spatio-temporelle nous fournit des données abondantes et une résolution suffisante pour étudier la déformation de la surface du sol associée aux processus du cycle sismique.Dans cette dissertation, je me concentre sur la déformation intersismique le long de trois grands systèmes de failles de glissement du plateau tibétain, la faille Altyn Tagh, le système de failles Haiyuan et le système de failles Xianshuihe-Anninghe-Zemuhe-Xiaojiang (XAZX). J'utilise les observations géodésiques GPS (1999–2018) et InSAR (2003–2016), ainsi que les modèles de dislocations 2D et de blocs 3D, pour inverser les taux de glissement et le couplage des failles intersismiques, évaluer le risque sismique et étudier les cycles sismiques le long de ces failles ; étudier en outre la cinématique de la déformation à travers le plateau tibétain. Mes résultats montrent des taux de glissement allant de ~2 à ~12 mm/a, un couplage de failles intersismiques très hétérogène (coexistant complètement verrouillé avec un fluage total), un potentiel sismique distinct et différents cycles de tremblement de terre le long de ces failles. En particulier, j'identifie deux et un nouveaux segments rampants asismiques le long du système de faille Haiyuan et de la faille Xianshuihe respectivement. Mes résultats d'observation et de modélisation géodésiques démontrent la diversité spatio-temporelle et la complexité de la déformation interstismique des failles dans le plateau tibétain, mettent en évidence l'importance de considérer la déformation verticale dans InSAR et permettent une compréhension nouvelle et approfondie des cycles sismiques le long des trois failles ci-dessus systèmes