Thèse soutenue

Les horizons du diable : Une étude herméneutique de la figure littéraire du diable, notamment au travers du mythe de Faust

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Auteur / Autrice : Pierre-Adrien Marciset
Direction : Philippe Audegean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en histoire des idées (Nice)
Jury : Président / Présidente : Martin Rueff
Examinateurs / Examinatrices : Luc Langlois, Josiane Rieu
Rapporteur / Rapporteuse : David Hamidović

Résumé

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Cette thèse a pour objet de proposer une lecture herméneutique des apparitions cycliques de la littératité du diable, notamment au travers de l’un de ses foyers récurrents d’activité : le mythe de Faust. Il s’est agi de tenter de trouver dans cette récurrence un phénomène qui ne fût pas une coïncidence, en tant que chacune de ses occurrence s’est déployée simultanément d’un effondrement des modes de représentation religieux, philosophiques et littéraires qui président à ce que Blumenberg appelle la « lisibilité du monde ». Dès lors, nous sommes partis du potentiel signifiant de la figure néotestamentaire du diable afin de proposer une décomposition en quatre perspectives (complémentaires mais distinctes), avant de nous pencher sur les usages exploités dès le XVIe siècles avec les premières apparitions de la littérarité du mythe de Faust. Nous avons pu nous étendre sur une certaine dimension du genre romantique, avant de nous attacher à rechercher les implications ontologiques et phylogénétiques de cette figuration littéraire pour les conditions de travail et d’actualisation des conditions formelles de la conscience et de cette « lisibilité du monde », dont nous avons choisi de parler sous le thème d’une « activité cosmo-téléologique ». Ce travail de fond, ancré dans une analyse d’éléments récurrents fonctionnants comme autant de noyaux du travail des systèmes de représentation dans le mythe de Faust (des « mythèmes »), nous a ensuite permis de réfléchir aux perspectives déployées vis-à-vis de question aussi fondamentales que celle d’une « définition » du Mal (comme phénomène structurel décomposable), du rapport entre cosmos et chaos, et aux déterminations de toute activité dynamique du mythe, à la querelle néoplatonicienne entre Unité et Multiplicité, au concept du mouvement entre angoisse et liberté (que nous avons appelé le « principe d’ambivalence », au titre d’un moteur existentialiste dans l’Histoire des Idées), et enfin, par exemple, des relations épistémologiques et conceptuelles induites par l’appropriation croissante de la figure du diable, depuis le théologème originel peu déterminé jusqu’à l’usage moderne du diable comme « personnage », voire comme support d'un « ego expérimental ». In fine, il est peut-être paru que le diable paraissait en littérature à la veille de chaque grande charnière et qu’il servait de machine de siège employé par les différents acteurs de l’Histoire des idées pour faire tomber le paradigme épistémologique dominant afin de laisser la place à la revitalisation des conditions formelles et matérielles du rapport à la connaissance.