Thèse soutenue

L'impact du changement global sur la flore du Sud-Est de la France : Modélisation multiscalaire de la répartition de 25 espèces à l'horizon 2100 par la dynamique de population

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Auteur / Autrice : Matthieu Vignal
Direction : Julien AndrieuChristine Voiron-Canicio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 25/11/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Étude des structures, des processus d'adaptation et des changements de l'espace. UMR 7300 (Nice ; 2012-) - Études des Structures, des Processus d’Adaptation et des Changements de l’Espace
Jury : Président / Présidente : Philippe Choler
Examinateurs / Examinatrices : Gabriele Casazza
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Cohen, Albin Ullmann

Résumé

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Le changement global devrait engendrer des modifications de l’abondance et de la répartition des espèces végétales, conduisant à des extinctions d’espèces de l’échelle locale à l’échelle globale. Dès lors, cartographier la répartition actuelle des espèces, comprendre les processus en cours, et modéliser les futurs possibles sont essentiels pour anticiper les conséquences potentielles du changement global et protéger la biodiversité.Cette thèse a réalisé une évaluation, à fine résolution spatiale, de l’impact du changement global à l’horizon 2100 sur la répartition de certaines espèces végétales à l’échelle du Sud-Est de la France et de la vallée de la Roya. Pour ce faire, la démarche qui a été mise en place est à la fois naturaliste et modélisatrice. Elle consiste à (i) modéliser et décrire la répartition actuelle des espèces, (ii) obtenir une meilleure compréhension des enjeux et identifier les populations vulnérables, (iii) identifier et analyser l’impact des changements récents sur les populations et (iv) modéliser la répartition future des espèces. La méthode mise en place révèle d’une part, qu’un modèle qui simule les processus démographiques des espèces et qui est basé sur une cartographie robuste des populations comme état de référence permet bien d’étudier la végétation dans ces différentes dimensions. D’autre part, que l’accumulation de légères modifications de la dynamique de population sur une longue période aboutit bien à des changements importants de la répartition et de la densité des espèces étudiées. En effet, les résultats de cette thèse indiquent que le changement global devrait engendrer des modifications de la répartition et de la densité des espèces étudiées dans la vallée de la Roya et dans le Sud-Est de la France. Ainsi, le changement global devrait être à l’origine de changements complexes qui s’établissent à l’échelle spécifique et qui sont dépendants du scénario climatique considéré. Il apparaît que les espèces étudiées devraient être capables de persister un temps dans certains milieux qui ne devraient plus être viables et, en revanche, que leur capacité de propagation ne leur permettrait pas de coloniser l’ensemble des milieux qui devraient devenir viables. Dès lors, les résultats de cette thèse indiquent que le changement global pourrait engendrer des changements importants, mais moins importants que ceux annoncés par les modèles corrélatifs ou les déplacements des conditions climatiques.Les résultats de cette thèse permettent ainsi de hiérarchiser les espèces par la vulnérabilité face aux changements globaux, et il en résulte que les priorités de conservation devraient d’abord porter sur les espèces méditerranéennes endémiques ou spécialistes du littoral, puis sur certaines espèces alpines et subalpines, et en dernier sur les espèces montagnardes et méditerranéennes. Le modèle BiogeoProspect développé dans cette thèse pourrait offrir la possibilité de déterminer, avec des acteurs territoriaux concernés, les futurs possibles de la biodiversité, et les moyens les plus adaptés de la protéger.