Thèse soutenue

Regarder son amour se défaire devant soi : Le roman de la fin du couple selon Jean-Philippe Toussaint, Christian Oster et Jacques Serena
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Auteur / Autrice : Frédéric Clamens-Nanni
Direction : Sylviane Coyault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 26/11/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Annick Jauer, Catherine Milkovitch-Rioux, Sylvie Vignes

Résumé

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Bien qu’ils n’aient pas à proprement parler un air de famille, Toussaint, Oster et Serena écrivent des romans de la fin du couple qui rendent compte d’un « travail du négatif », trait saillant du roman minuitard depuis les années 1980 selon Fabien Gris. Ces fictions se polarisent désormais plus sur la séparation que sur la rencontre. Elles se donnent comme autant de modulations d’une situation que l’on peut, en paraphrasant Toussaint, caractériser par cette formule : regarder son amour se défaire devant soi. C’est sous les yeux du narrateur que la fin du couple s’accomplit, donc selon sa perspective, son optique. Cette thèse analyse la disjonction des personnages au fil d’un itinéraire visuel en trois étapes. La première montre comment ces récits nient la formule rituelle Leurs yeux se rencontrèrent, infléchissant alors le roman sentimental et ses topoï. Il n’est plus de première vue décisive pour sceller la destinée du couple. Le face à face bascule vers un face à dos, objet de la deuxième étape. Le dos y est envisagé à travers le pivotement qu’il exécute et comme motif à la croisée des arts visuels et du roman. Il s’impose dans le champ de vision du spectateur à qui il oppose une fin de non-recevoir. Après le pivotement, la femme de dos s’éloigne puis disparaît. La troisième étape se construit autour du vide laissé par celle qui s’en est allée et qui occupe une zone aveugle. Toujours en position de spectateur, le narrateur se figure son absence. Telle est l’ultime étape de cet itinéraire visuel : le blanc devant lui devient écran de projection sur lequel défilent les images d’une vie qui se déroule dorénavant sans lui. Le blanc se fait appel du vide, vide vertigineux, gouffre, ou surface réfléchissant sa propre vacuité quand il se retrouve seul avec lui-même