Thèse soutenue

Ressources naturelles et développement : Trois essais

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Auteur / Autrice : Mamadou Tanou Balde
Direction : Bertrand LaporteSamuel Guérineau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 17/12/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Patrick Plane
Examinateurs / Examinatrices : Albert G. Zeufack
Rapporteurs / Rapporteuses : Dramane Coulibaly, Claire Mainguy

Résumé

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Tirer profit de la dotation en ressources naturelles pour accélérer la croissance et créer des emplois dans les pays subsahariens riches en ressources naturelles est un défi majeur pour sortir des millions d'Africains de la pauvreté. Plus de la moitié des pays d'Afrique subsaharienne sont dépendent de leurs ressources naturelles (26 sur 48 pays). En outre, d'ici 2030, 64% des pauvres du monde résideront dans des pays subsahariens riches en ressources, contre 12% dans les années 2000.La présente thèse propose trois études empiriques qui étudient la relation entre les ressources naturelles et le développement. Nous examinons le rôle des politiques économiques dans chaque phase du processus allant du développement des projets d’extraction de ressources naturelles à la transformation des revenus provenant de l'extraction en développement durable. Nous contribuons également au débat sur la transformation structurelle et l'emploi en explorant l'impact des ressources naturelles sur la dynamique de l'emploi en Afrique subsaharienne.Le premier essai contribue à la littérature en montrant que le décideur politique peut, par la fiscalité, conduire le propriétaire de la mine dans un plan d'extraction conforme au programme de développement des ressources du gouvernement. Nous utilisons l'analyse de survie pour la première fois dans la littérature pour étudier l'impact de la fiscalité sur le délai entre la découverte et la production, et relevons son impact significatif dans l'explication du retard de développement. Nos résultats suggèrent que lorsque le régime fiscal a un impôt sur les sociétés égal ou inférieur à 25% et une redevance égale ou inférieure à 2%, le délai entre la découverte et la production est raccourci et, en revanche, s'allonge lorsque l'impôt sur les sociétés est supérieur à 35% et la redevance supérieure à 5%. Plus important encore, nous constatons que les régimes fiscaux progressifs permettent aux pays de mobiliser davantage de ressources lorsque les conditions économiques sont favorables et favorisent le développement rapide des découvertes.Le deuxième essai, à l’instar du premier, met l'accent sur le rôle des décideurs politiques dans la promotion d'un développement économique durable. Nous réexaminons la relation entre les dépenses publiques et la croissance dans 23 pays d'Afrique subsaharienne riches en ressources. En utilisant un modèle de panel à transition douce (PSTR), nous montrons qu'au-delà de 22,4%, les dépenses publiques deviennent néfastes pour la croissance. Aussi, nous avons également remarqué dans notre étude que les dépenses courantes comme les dépenses en capital génèrent de la croissance jusqu'à un certain seuil. Au-delà de 22,4%, les dépenses publiques évincent le secteur privé, créent des déséquilibres externes et un ralentissement économique. En outre, nous fournissons des preuves empiriques que les rentes des ressources naturelles sont une bénédiction si elles sont correctement gérées.La dernière partie de la thèse se concentre sur les effets causaux des exportations de ressources naturelles sur la dynamique de l’emploi et la transformation structurelle dans les pays d'Afrique subsaharienne. Le troisième essai montre que l'augmentation des exportations de ressources conduit à un déplacement de la part de l'emploi de l'agriculture vers les secteurs non agricoles. Nous fournissons des preuves empiriques que les ressources naturelles ont un impact positif et significatif sur la part de l'emploi dans le secteur manufacturier. Néanmoins, il en profite moins par rapport au secteur des services. De plus, nous avons constaté que les revenus issus du secteur extractif augmentaient la part de l'emploi du secteur public dans l'emploi total. Dans le même ordre d'idées, nous montrons que les exportations de ressources sont associées à une augmentation de la masse salariale publique à la fois en proportion de la croissance économique et des dépenses publiques totales.