Thèse soutenue

La transition vers une économie bio-sourcée – une approche intégrée
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Auteur / Autrice : Therese Bennich
Direction : Arnaud DiemerSalim Belyazid
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/09/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020) en cotutelle avec Stockholms universitet
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Zahra Kalantari, Ingrid Stjernquist
Rapporteurs / Rapporteuses : Pal Borjesson, Valeria Jana Schwanitz

Résumé

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La bioéconomie a fait l'objet d'une attention croissante dans les débats sociétaux et universitaires au cours des deux dernières décennies, et l'on prétend qu'elle détient des solutions à plusieurs défis urgents en matière de durabilité. Cependant, il n'est pas prouvé que les aspirations ambitieuses de la bioéconomie puissent être réalisées. Le discours sur la bioéconomie a été critiqué pour être prometteur, vague et axé sur un seul secteur, négligeant ainsi les impacts systémiques plus larges, les compromis et les conséquences involontaires qui peuvent résulter de la poursuite des objectifs de la bioéconomie. Dans ce contexte, cette thèse propose une analyse intégrée et systémique de la transition vers une économie biosourcée et de ce qu'elle implique en termes de durabilité. La Suède est utilisée comme un cas empirique, où des objectifs spécifiques de la bioéconomie, ainsi que leurs interactions et les résultats de la durabilité, sont examinés. L'accent est mis principalement sur les développements dans les secteurs de la sylviculture, de l'agriculture et de l'énergie. L'analyse cherche également à déterminer comment les objectifs liés à la bioéconomie sont interconnectés avec les objectifs promus par des initiatives parallèles en matière de durabilité, en particulier l'Agenda 2030 et les objectifs de développement durable (ODD) associés. L'intégration est réalisée en utilisant des outils et des méthodes de dynamique des systèmes. En outre, les paradigmes de durabilité faible et forte, et les définitions opposées de la durabilité qu'ils fournissent, sont utilisés pour évaluer la contribution de la bioéconomie à la durabilité. L'analyse intégrée fournit une conceptualisation détaillée et opérationnelle des voies de transition vers une bioéconomie pour la Suède. Les objectifs de la bioéconomie suédoise sont divergents et de grande portée, ce qui souligne qu'il n'existe pas d'accord général sur ce qu'implique une transition vers une bioéconomie. Les résultats mettent en évidence de multiples obstacles à surmonter pour atteindre les objectifs de la bioéconomie. Les conflits d'objectifs constituent l'un de ces obstacles. On les trouve aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la bioéconomie et de l'Agenda 2030. Parmi les autres obstacles figurent la résistance aux politiques, les retombées intersectorielles négatives et les modèles de dépendance à l'égard du chemin parcouru. Toutefois, les résultats mettent également en évidence plusieurs possibilités de soutenir le processus de transition dans le contexte suédois. Ces opportunités comprennent l'identification d'objectifs et d'interventions ayant un potentiel en termes de synergies, ce qui offre une base de réflexion pour le développement de stratégies efficaces et ayant un impact systémique élevé. Il existe également un grand potentiel pour soutenir la collaboration et l'apprentissage intersectoriels, sur la base d'intérêts et de défis communs. Enfin, les résultats soulignent l'importance de mieux comprendre et d'aborder les perceptions des risques, des conflits, de la légitimité et de la confiance dans le processus de transition. Quant à la question de savoir ce qu’implique la bioéconomie en termes de durabilité, les résultats montrent que la bioéconomie a contribué à des développements qui s'alignent principalement sur une durabilité faible. Du point de vue du paradigme de la durabilité forte, les perspectives de la bio-industrie sont moins prometteuses et pourraient conduire à des résultats susceptibles d'aggraver les problèmes environnementaux et sociaux actuels. Pour l'avenir, des changements fondamentaux dans la façon dont la bioéconomie est conceptualisée et mise en œuvre sont nécessaires pour qu'elle s’inscrive dans un cadre de durabilité forte.