Thèse soutenue

Le lien entre la performance environnementale et la résilience financière

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Muhammad Ullah
Direction : Sylvain Marsat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 18/06/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Clermont Recherche Management
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sophie Giordano, Guillaume Pijourlet
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphanie Serve, Walid Ben Amar

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse comprend trois essais empiriques traitant de l’impact de la performance environnementale des entreprises sur leur résilience financière. Nous mobilisons la vaste littérature concernant le lien entre la performance environnementale et la performance financière et contribuons en analysant un aspect non traité de la performance financière, à savoir la résilience financière. La résilience financière peut être définie comme “à la fois la capacité d'un système à persister malgré des événements financièrement stressants et la capacité de régénérer et de maintenir l'organisation existante” (Gunderson and Pritchard, 2002, DesJardine et al., 2017). D’une part, du point de vue actionnarial, une performance environnementale élevée peut être considérée comme un surinvestissement ou un gaspillage de ressources financières et peut donc réduire la résilience financière d’une entreprise face à un événement défavorable. D'un autre côté, conformément à la vision de l'environnement en tant que ressource, les entreprises avec un performance environnementale élevée peuvent amortir le choc et récupérer plus rapidement en bénéficiant de l'attention des parties prenantes, et cela grâce à leur réputation d'être respectueuses de l'environnement et à l'avantage concurrentiel d'avoir des ressources inimitables.Le premier chapitre présente la performance environnementale et la résilience organisationnelle, et traite de leurs implications financières à partir des littératures théoriques et empiriques. Mobiliser la littérature des deux domaines nous amène à notre question de recherche générale, qui cherche à investiguer le lien entre la performance environnementale des entreprises et leur résilience financière. S'appuyant sur cela, le chapitre présente ensuite les pistes de recherche qui sont conduites dans les chapitres suivants.Dans le deuxième chapitre, nous étudions la relation dans le contexte d'un choc mondial pour l'économie, la crise financière des subprimes de 2007. En utilisant un échantillon international de 1622 observations, nous mesurons la résilience financière des entreprises comme le temps nécessaire que le cours de bourse de l’entreprise retrouve son prix de marché du niveau d'avant la crise. En effectuant une analyse de survie, nous constatons qu'une performance environnementale élevée est négativement lié à la résilience financière des entreprises. Cela indique qu'une performance environnementale élevée semble être une contrainte organisationnelle qui limite la capacité d'une entreprise à être financièrement résiliente à la crise financière générale. Cependant, nous constatons également que la performance environnementale n'est pas préjudiciable à la résilience dans sa dimension spécifique d'innovation de produit, ni pour les entreprises dont le siège sociale est localisé dans des pays moins soucieux de l'environnement.Dans le troisième chapitre, nous étudions la relation dans le contexte des exigences réglementaires, plus précisément par les perturbations causées par la divulgation des émissions vérifiées dans le cadre des ETS européens (EU ETS). En effectuant l'analyse de survie sur un échantillon de 3194 observations couvertes par l'EU ETS, nous constatons qu'un EP élevé est positivement lié à la résilience financière, mesuré par le temps nécessaire à la récupération du prix du marché de l'entreprise jusqu'à la celui de la veille de la publication. Conformément à la vision basée sur les ressources environnementales (Hart, 1995, Russo and Fouts, 1997) et au cadre de l’environnement comme une ressource (Flammer, 2013), cette constatation suggère qu'une performance environnementale élevée est bénéfique pour l'entreprise et améliore la capacité des entreprises à être financièrement résilientes dans un cadre réglementaire environnemental.Le quatrième chapitre examine l'impact de la performance environnementale sur la résilience financière dans le contexte des controverses environnementales spécifiques aux entreprises. (...)